Chapitre XII

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Lorsqu'elle se releva, l'affrontement touchait à sa fin, beaucoup d'hommes étaient tombés, des mares de sang et de boue couvraient l'herbe verte. Certains finissaient d'achever les orques et les Wargs encore vivant. Aelandir chercha ses compagnons du regard mais se fut eux qui la trouvèrent les premiers. Legolas et Gimli se précipitèrent vers elle, heureux de la voir saine et sauve.

« - On se demandait où vous étiez et voilà qu'on vous retrouve couverte de sang d'orques ! Vous avez du bien vous amusez » déclara le nain qui lui aussi était couvert de sang.

« - Aragorn n'est pas avec vous ? » demanda t'elle en cherchant son ami du regard.

« - Nous pensions qu'il avait combattu à vos côtés. » lui répondit Legolas l'inquiétude dans sa voix

Une sensation de panique commença à s'agiter en eux, lorsque Aelandir ne leur répondit pas. Ils se tournèrent vers le champs de bataille et se mirent à chercher d'abord en silence leur ami qui ne se montrait pas.

« - Aragorn ! » se mit à crier Gimli espérant que celui ci se manifeste.

Mais nul trace de leur compagnon de route. Aelandir accéléra le pas, parcourant la bataille de long en large, cherchant ce visage familier parmi celui des morts. Elle ne pouvait ne serait ce qu'imaginer qu'il soit tombé, pas lui, ils avaient appris l'art de se battre ensemble et elle connaissait ses capacités, il ne pouvait être tombé. Elle cherchait avec frénésie une trace de lui, ne serait ce qu'un pas dans l'herbe souillée par le sang qui aurait pu correspondre à l'emprunte de ses bottes.

« - Aragorn ! » l'appela t'elle à son tour d'une voix forte et gonflée par l'inquiétude.

Entendant leur appel répété, un orque, couché au sol, pas encore mort, se mit à rire doucement. Il était tombé près de la falaise et agonisait lentement. Aelandir l'entendant se tourna vers lui et ses compagnons accoururent. Voyant leur visage tendu par l'inquiétude, l'orque se mit à rire de plus belle manquant de s'étouffer dans son sang. Gimli s'avança et mit sa hache sous la gorge de l'animal en lui ordonnant d'une voix forte

« - Dis moi ce qu'il s'est passé et j'abrégerais tes souffrances. »

L'orque se mit à rire de nouveau, son visage perfide se tordit de douleur lorsqu'il articula.

« - Il est mort... Il a dégringolé de la falaise ! »

« - C'est impossible.. » murmura Aelandir

« - Menteur ! » cria Legolas plein de colère s'avançant vers la créature pour l'achever.

Mais il n'en eut pas le besoin car l'orque fut pris d'une nouvelle toux et termina de mourir dans un bruit de souffrance.

Aelandir fit un pas en arrière quand soudain les rayons du soleil frappèrent un objet sur le sol, un collier que Aelandir ne pouvait que reconnaître. Elle s'en approcha lentement et le ramassa, ne pouvant accepter la réalité. Le crystal de l'étoile du soir dans ses doigts elle se redressa, Legolas lui aussi vit le collier dans les mains de son ami et il se précipita vers la falaise. Comprenant que l'orque n'avait pas menti. En bas l'eau d'une rivière se déchaînait de plus belle, et il n'y avait aucune trace de leur ami.

La jeune elfe se mit à tanguer dangereusement, la tristesse, la culpabilité et la colère se mêlait en elle. Il ne pouvait pas être mort, pas maintenant, pas comme cela, elle ne pouvait pas l'accepter. L'elfe blond continuait à chercher quand Aelandir murmura.

« - Jamais il ne se séparerait de ce collier... Je crains que... L'orque ait dit vrai. »

Ses compagnons l'entendirent, voulant protester Legolas se tourna vers elle. Mais lorsqu'il vit ses yeux remplit d'une tristesse infinie il n'en eut pas le courage. Le roi s'approcha d'eux et déclara d'une voix forte.

« - Mettez les blessés sur les chevaux. Les loups de l'Isengard vont revenir. Laissez les morts ! »

Aelandir se tourna vers Théoden, elle ne pouvait abandonner le corps de son ami au vague de la rivière. Elle lui lança un regard lourd de sens et le roi lui donna un ordre sans détour.

« - Venez ! »

La colère monta en elle et l'énergie fit de même, elle crut qu'elle allait la laisser s'échapper, se déchaîner contre ce roi qui lui demandait de partir laissant le corps de son compagnon. Non elle ne pouvait pas accepter cela, déjà de léger fils de lumière apparaissait au bout de ses doigts.

« - Nous n'allons pas laisser notre ami seul ! » protesta t'elle.

« - Je dois conduire mes soldats au gouffre ! » lui répondit simplement le roi en s'éloignant.

Elle se rapprocha de la falaise pour protester,  tenter de convaincre ses amis de rester, Legolas se tourna vers elle, lentement il glissa sa main dans la sienne, la colère de Aelandir était elle qu'elle ne le remarqua que lorsqu'il l'attira vers lui pour l'enlacer. En silence ils partagèrent leur peine tentant de trouver le courage de laisser leur ami là. L'étreinte était chaude et agréable et lentement elle sentit sa colère redescendre et l'énergie se calmer. La tristesse déferla en elle, son corps trembla et l'elfe resserra son étreinte, pour qu'elle se sente en sécurité.

Gimli ne fit aucun commentaire, trop accablé par sa propre tristesse. En silence il s'éloigna, rejoignant ce qu'il restait des soldats, des larmes roulant sur ses joues pour son ami perdu.

Ils restèrent ainsi longtemps jusqu'à ce que les blessés furent remis sur des chevaux. Legolas alors fit un pas en arrière et gardant sa main dans la sienne il l'entraîna vers un cheval à la robe blonde, laissé là pour eux. Elle le suivit sans rien dire, sans protester et sans essayer de se dégager.

« -  Aragorn ne voudrait pas qu'on laisse ces Hommes seuls. » lui dit il doucement.

Aelandir hocha la tête et ils montèrent ensemble à cheval, Legolas prit les rennes sans rien dire et lança le cheval au trot. Même si ils ne rejoignirent pas les soldats de Théoden ils chevauchaient non loin d'eux, dans la même direction. De temps à autre la jeune elfe se retournait vers le champ de bataille dans l'espoir d'y voir son ami, mais plus il s'éloignait plus les chances s'amenuisaient. À un moment, elle ne put plus apercevoir le champs de bataille, pourtant, elle continuait de se retourner. C'était un si jeune homme comparé à une vie d'elfe. Il n'avait même pas cent ans, il avait tant de choses à vivre. Elle pensa ensuite à sa soeur adoptive. Si Arwen l'apprenait elle serait terrassée par le chagrin, nul ne sait si elle y survivrait. Elle n'ignorait pas la puissance de l'amour des elfes et elle savait que Arwen ne le supporterait pas. Elle regarda une fois de plus le collier de sa sœur, son coeur se serra de plus belle, Legolas sentant son trouble et sa peine, récupéra le collier avec le plus de douceur possible.

« - Je le garderais avec moi. En sécurité. » lui dit il d'une voix douce.

La Vagabonde De La Mer ( Lotr ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant