Chapitre XXII

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Aelandir naviguait avec Gimli et Legolas. Le temps était assez clair pour qu'ils ne s'inquiètent pas d'éventuelles intempéries. Le nain avait d'abord insisté pour naviguer lui aussi, mais il avait vite abandonné cette entreprise et la jeune elfe avait pris la pagaie à sa place. Gimli s'était installé au milieu de la barque et il en profitait pour se reposer. Dans ses yeux s'étaient installés une grande tristesse comme un profond déchirement.

Si Aelandir ne voulait pas le déranger, la curiosité était dévorante et elle finit par lui demander.

« - Quel est la cause de votre accablement mon ami ? »

Gimli ne répondit pas tout de suite, il regarda l'eau longuement avant de soupirer.

« - Ce départ fut pour moi... Une véritable épreuve... Car j'ai jeté un ultime regard sur ce qu'il y a de plus beau.. »

Aelandir esquissa un sourire, le pauvre nain s'était pris d'affection pour la dame de Lórien comme beaucoup avant lui.

« - Dorénavant je n'oserais plus parler de beauté dans ce monde ! Si ce n'est le cadeau qu'elle m'a offert ! » continua le nain d'un ton passionné.

« - Quel était ce cadeau ? » demanda Legolas qui avait écouté la conversation.

« - J'ai osé demander un cheveu de sa belle chevelure doré... Elle m'en a donné trois. » répondit il encore admiratif.

Étonnés, Legolas et Aelandir se regardèrent, beaucoup étaient ceux qui avaient réclamé un tel présent mais jamais elle n'avait accepté. Gimli devait avoir un cœur bien pur pour qu'elle accepte de lui offrir cela. Gimli les yeux dans le vague était retourné à sa rêverie, il tentait de visualiser dans son esprit la belle dame elfe pour s'en souvenir à jamais.

Aelandir se demanda si cet acte était anodin ou si la dame de la Lórien espérait une réconciliation entre les elfes et les nains. Après tout, Galadriel avait connu le temps lointain où les deux peuples travaillaient ensemble main dans la main pour construire les plus belles œuvres de la terre du milieu. Elle même avait toujours trouvé cette querelle absurde et pensait que les nains pouvaient être de joyeux compagnons, à leur manière. Gimli en était la preuve, car même s' il n'avait pas toujours de très bonnes manières, il était gentil et fidèle à ses compagnons de route.

Durant des jours, ils pagaillerent sans s'arrêter, au gré des courants qui n'étaient pas tendre ils tentaient de maintenir leurs embarcations en sécurité, une fois qu'ils eurent quitté le centre de La Lorien le courant commença enfin à s'apaiser. Bientôt les hobbits se sentirent malades, peu habitués à la vie sur les eaux, et ils firent un premier arrêt. Soucieux de l'état de Frodon, qui semblait accablé d'une grande fatigue, Aragorn avait demandé à ce qu'ils s'arrêtent au déclin du jour. Malheureusement, le seul endroit qu'ils trouvèrent pour accoster était une petite crique, très belle au premier regard elle était cependant un endroit idéal pour se faire encercler, mais le soleil déclinait et il n'avait plus le choix. Legolas ouvrit les paquetages offert par la dame de la Lorien, à l'intérieur des couvertures elfiques et du lembas, un pain elfique, ravi de retrouver cette nourriture familière il en prit un petit morceau et expliqua aux hobbits :

« - Du lembas... Un petit morceau suffit à nourrir un homme adulte. »

Il n'attendait pas forcément de réponse et il se contenta de partir à la recherche de bois pour le feu, s'éloignant du campement pour cela. Quand il fut assez loin Merry regarda Pipin l'air un peu suspicieux et lui demanda à voix basse.

« - Combien en as tu mangé ?

- Deux... » répondit le jeune hobbit avant de laisser échapper un hoquet.

Merry soupira consterné et Aelandir qui n'avait pas perdu une miette de la conversation essaya de retenir un léger rire. Pipin et Merry avaient le don de l'amuser, volontairement ou involontairement, ils semblaient ne jamais perdre une certaine gaîté d'être. Elle s'approcha des hobbits et leur glissa discrètement.

« - Ne vous inquiétez pas Maître Pérégrin, enfant j'ai déjà avalé quatre parts de Lembas d'un coup, j'ai été barbouillée mais pas malade !

- Tu vois Merry, je ne suis pas le seul à avoir fait cette gaffe ! Se défendit-il auprès de son cousin immédiatement.

- Ce n'est pas une raison pour être fier Pipin... Et puis ce n'est pas la première fois... Souviens toi dans le bars de Rosie. » lui fit il remarquer avec un sourire amusé.

- Ce n'est pas vraiment de ma faute, la bière y est bonne et le porc salé excellent ! Un jour Dame Aelandir nous irons y boire un verre vous verrez. Déclara t'il sûr de lui.

- Ce sera avec plaisir cher ami » lui dit elle avec un doux sourire qui fit rougir le pauvre Péregrin.

- Si les temps étaient plus calmes mes chers amis, j'aurais souhaité vous faire visiter ma cité, la belle Minas Tirith, c'est là que j'ai grandi et pendant notre périple je l'ai souvent parcouru en rêve. Expliqua Boromir en se joignant à la discussion.

Aelandir se tourna vers lui, elle ne put s'empêcher de remarquer que lui aussi semblait éreinté par leur voyage, son teint était devenu terne, ses cheveux d'un beau roux à leur départ était maintenant emmêlé et ternis par la crasse et sous ses yeux des cernes témoignaient d'un manque de sommeil qu'il ne leur avouait pas en leur parlant de la cité blanche.

« - Un jour, nous irons, à la fin de cette aventure je partirais explorer le monde et je passerais sur vos terres natales. Dit elle d'un ton plein d'espoir pour les convaincre et pour y croire elle-même.

- Il vous faudra faire beaucoup d'étapes Fit remarquer Gimli de sa voix sonore. Erebor, La Comté, Minas Tirith et même la Forêt noire ! S'exclama t'il en s'approchant du petit groupe qui s'était formé.

Aelandir se tourna vers Gimli, surprise qu'il sache qu'elle prévoyait de passer par la Forêt Noire, les seules fois où elle et Legolas avaient abordé le sujet ils ne pensaient pas pouvoir être entendus. Les joues de la jeune femme s'empourprèrent légèrement, et même si grâce à la pénombre cela échappa à la plupart des membres de la communauté, ce ne fut pas le cas d'Aragorn qui la regardait en silence. Son vieil ami avait fini par remarquer le lien fin mais complexe qui s'était formé entre les deux elfes depuis le début du voyage.

L'elfe blond choisit ce moment pour revenir parmi eux, il portait sous son bras un petit paquetage de bois auquel il s'empressa de mettre le feu, les hobbits ravis de trouver une source de chaleur vinrent se blottir les uns à côté des autres près des flammes, les regardant faire Legolas se demanda si à force de s'approcher si près ils ne risquaient pas de se brûler les cheveux. Mais personne n'était contre un peu de chaleur avec l'humidité ambiante qui subsistait près du cours d'eau toute la communauté se réunit autour du feu de bois et chacun prit un bout de Lembas. Sam, qui cuisinait habituellement pour la troupe, commençait à manquer d'ingrédient et il était maintenant trop tard pour chasser dans ces étranges bois qui ornent la Lorien.

La Vagabonde De La Mer ( Lotr ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant