Chapitre 98

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[Flashback]

Dans le mirroir elle regarde une blonde platine avaler des pillules avant de jeter le flacon orange vide à la poubelle.
Il va sûrement plus avoir à en racheter.
Elle s'approche du clapotit de l'eau coulant encore dans la baignoire et vérifie la température en troublant la surface lisse de l'eau,encore un peu trop chaude.Elle stoppe l'arrivée d'eau chaude et une eau glacée se fraie un chemin au milieu de l'espace encore trop brûlant.
Elle ferme les yeux l'espace d'une seconde et les rouvre sur le bain,le robinet,l'eau qu'elle vérifie à nouveau avant de fermer le robinet.
Elle laisse tomber son doux peignoir rose saumon un peu râpé par la sécheresse puis plonge son pied dans la tiédeur humide puis l'autre et finalement tout son corps entre dans cette atmosphère chaleureuse et rassurante.
Ses paupières deviennent de plus en plus lourdes et elle se laisse glisser tandis que sa longue chevelure naturellement décolorée se faufile vers la surface comme une créature marine libre de toute attache,tout comme elle pour qui plus rien n'existe à part ce vide apaisant.
Seul le silence reigne jusqu'à ce qu'un bruit lointain se rapproche et quelque chose presque complètement dormant lui rapelle qu'elle a peut-être oublié de fermer la porte.
Mais elle s'efforce de contourner son instinct jusqu'à ce qu'elle entende quelqu'un appeller sa mère.
Un enfant l'appelle.
Il l'appelle.
Tout comme l'eau se bousculant pour pénétrer ses poumons déjà brûlants le bruit se fait de plus en plus fort.
Quelque chose tire son visage à la surface lui causant des brûlures d'irritation supplémentaires et en toussant elle distingue du jaune,blond accompagnant toujours ces cris faisant bourdonner sa tête secouée par des toussotements.
Elle cligne des paupières pour voir plus nettement mais sa seule pensée face à l'air dévasté de son fils est "Comment il a ouvert la porte?".
Toujours en criant l'enfant lâche à contre-coeur sa tête à moitié immergée par sa paralysie.Puis assez rapidement des quantités d'eau lui semblant astronomiques sont balayées vers le sol par son fils.
Ce dernier manque de glisser en revenant tirer sa tête en vain et malgré sa douleur au cou elle se demande seulement combien de temps ce calvaire va durer.Est-ce une punition divine?Est-ce que c'est l'enfer?Ou une version ironique?
Puis au milieu des cris l'implorant de respirer pendant que l'eau se fait expulser de la baignoire par des bras trop courts des bruit de pas nonchalant se font entendre dans les escaliers suivis d'un appel tout aussi décontracté:
-Lena!

Les bruits de pas s'arrêtent soudain avant d'accélerer en une course et il fait irruption dans la salle de bain.
Ses yeux métalliques contrastant avec sa chevelure obscure tentent d'analyser le chaos et il court mettre fin au calvaire de son fils en débouchant la baignoire.
Elle ricanerait devant l'ironie de cette scène si elle pouvait mais préfère fermer ses paupière dans l'espoir maintenant vain qu'elles ne se rouvrent pas.
En décidant de suivre la voix de son fils elle s'est enchaînée à lui dans ce purgatoire semblant être sans fin car trop faible pour en sortir.Elle n'a jamais été une batante et tout ça est de sa faute maintenant.

[Fin du flashback]

Comme souvent lorsqu'il passe par ici il regarde l'emplacement où se trouvait la baignoire.Malgré la cabine de douche l'ayant remplacée tout comme le reste de la déco.Les rares fois où il passe ici pour prendre quelque chose il ne peut s'en empêcher.Malgré ce que sa mère lui a dit il a plus l'impression d'avoir été témoin d'un drame plutôt qu'un quelconque sauveur tant elle peut parfois avoir l'air absente de cette vie.
Il l'a empêché de s'échapper.
Adam secoue la tête et prend la brosse à cheveux qui lui a été demandé.Il observe un moment les quelques mèches claires s'étant coincés dedans.Il revoit encore ses cheveux flotter à la surface et pousse un grognement de douleur face à ce souvenir faisant partie de tous ceux qu'il aimerait pouvoir occulter.
C'est plus la même personne,plus celle qui jouait dans le jardin avec lui quand il était tout petit.
"Les garçons ne pleurent pas",c'est ce qu'il aurait gravé dans son cerveau si il le pouvait.Il essuie sa larme et se regarde dans le mirroir pour se reprendre tout en se demandant pourquoi tout cela remonte à nouveau à la surface.
Au moins c'est pas complétement son visage qu'il a à supporter dès qu'il voit son reflet mais celui de sa mère qui a gagné cette bataille là.

Cursed Child IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant