Chapitre 37

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Hayden

Depuis que je suis revenue y'a des gens qui arrêtent pas de me fixer...
Gardez vos yeux dans vos poches non?
En plus on a jugé bon d'augmenter ma dose de médocs comme si j'étais pas déjà assez shooté.
JE DÉTESTE CES PILLULES DÉGUEULASSES.
Mais ironiquement elles me maintiennent en vie.
Logan répète:
-Hayden!

Je répond irritée:
-Quoi?!

Il fronce ses sourcils,plisse légèrement les yeux et me demande:
-Pourquoi tu t'énerves comme ça?

Parce que j'en ai marre de tout ça.
Mais je peux rien te dire parce que tu comprendrais pas.
C'est tellement injuste.
Je répond plus agressivement que je le voudrais:
-Rien!

Logan pas amusé du tout me répond sur un ton calme mais cinglant:
-Si y'a rien parles mieux.

J'explose plus énervée par son expression que par son ton:
-Quoi parles mieux?!Est-ce que je t'ai insulté?!J'ai le droit de pas sourire!

Sûrement énervé par mes cris il me dit sur un ton inhabituel qui me fait presque sursauter:
-Putain mais t'es insupportable Hayden!

Ça me frappe.
J'écarquille les yeux et les siens qui s'étaient durcis d'une façon qui m'était inconnue jusque là s'écarquillent aussi,comme si il venait de voir ce que ça faisait.
L'interrupteur dans ma tête s'enclenche.
J'aurais dû savoir que ça allait finir par arriver,ça finit toujours par arriver.
Y'a toujours un moment où tout se casse la gueule avec moi.
Je me lève et dis la voix plus tremblante que je le voudrais malgré mon effort pour paraître "controlée":
-Ben voilà maintenant tu dis vraiment ce que tu penses de moi.

Je fais passer la pression en contractant ma mâchoire et le regarde en respirant le plus lentement possible,son regard perdu est dirigé vers moi.
Il se lève et tend son bras en disant doucement:
-Hayden...

Sur une impulsion voilée d'ecoeurement je le pousse en disant avec ma voix cassée:
-Me touches pas.

Je lève à nouveau la tête et regarde son visage se contracter sous l'effet de ma rejection inhabituelle.
Il fait un pas en arrière tout en continuant à me fixer de son regard évoquant un cocktail de pensées inconnues.
Le froid ambiant enveloppe ma tête et je pense plus très clairement.
Notre banc est situé assez loin du reste de la cour mais maintenant je remarque que certains regards sont tournés vers nous.
Je prend mon sac tout en évitant de croiser ses iris clairs et m'échappe rapidement.

Une fois seule au milieu de la végétation je peux enfin respirer et me débarasser d'une partie de la pression écrasant ma poitrine.
Une larme roule puis une autre et maintenant une autre suivie de toute une averse.
Elles sont amères et m'énervent encore plus...
Réaction chimique que j'arrive pas tout le temps à contrôler.
Je ferme les yeux.
Ok,laisses passer puis nettoies tout après.
Je suis tellement faible...d'esprit.
Pourquoi je chiale putain?!

Une fois sous ma couette à l'abri et au chaud dans l'obscurité je me calme lentement,mais malheureusement on y est.
C'est l'heure du Tsunami de pensées du jour,et aujourd'hui y'a de la matière première à revendre.
J'émmet un cri etouffé histoire de couper le flux le temps d'une seconde.
Assez de temps pour trouver autre chose,de quoi occuper mes pensées.
Heureusement le hasard vient à ma rescousse et j'entend ma porte s'ouvrir,je m'immobilise et tend l'oreille.
Quelqu'un émet un soupir,Papa.
Je découvre ma tête et laisse le froid balayer mon visage réchauffé par le coccon créée par la chaleur de mon corps et le cotton.
Il me sonde avec ses yeux caramel foncé.
Je respire à plein poumons l'oxygène transportant une partie de son odeur familière et me sens un peu mieux.
Il lève une des deux chenilles noires lui servant de sourcils et tire légèrement une de mes boucles claires qui quand il la laisse s'en aller s'enroule aussitôt de retour à sa forme originelle.
Sa voix grave retentit calmement au milieu du silence:
-Tu sèches les cours aujourd'hui?

Cursed Child IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant