1

1.1K 46 7
                                    

La lune était déjà haute dans le ciel quand Elias, toujours en uniforme, passa sa porte d'entrée après la longue garde qu'il venait de terminer. Il ne put s'empêcher de froncer les sourcils, une moue boudeuse sur le visage. Sa maison, non éclairée, semblait vide à sa grande surprise. Son compagnon devrait être là, à se préparer pour prendre sa suite pour la nuit. Il n'avait pas pris le temps de parler avec ses collègues afin d'être certain de le voir autre part qu'à la brigade, en toute intimité. Ce mois-ci, ils n'étaient pas dans la même équipe et se voyaient très peu. Ils avaient tout juste le temps pour un bonjour, bonsoir et un baiser rapide, mais aimant trop leur travail, aucun ne s'en plaignait. Ils savaient que le mois qui suivrait serait tout autre, c'était cela qui les fit tenir. Ils passeraient tout leur temps ensemble, au travail comme à la maison. Ils avaient pris l'habitude en quatre ans maintenant. Aujourd'hui était différent, Elias paraissait avoir loupé le départ de son conjoint et cela lui serra le cœur.

Lilian lui manquait terriblement. Il aurait aimé le voir dans son uniforme, lui sourire avant de l'embrasser et de lui souhaiter un bon courage. Il lui aurait répété qu'il l'aimait plus que tout et qu'il devait se montrer prudent, comme tous les jours. Il était frustré, mais se dit qu'il se rattraperait en lui préparant un petit-déjeuner de roi le lendemain matin quand il reviendrait pour se coucher avant d'aller prendre son poste. Avec un peu de chance, s'il se levait une petite heure plus tôt, ils pourraient certainement faire plus que prendre le petit déjeuner. Cette pensée enchanta Elias.

Elias se déchaussa et se débarrassa de sa veste bleue qu'il balança sur le porte-manteau. Il n'avait pas envie d'allumer la lumière. Il ne souhaitait qu'une chose : son lit. Il prendrait sa douche demain matin. Il n'y avait aucune raison qu'il n'ait pas le temps vu le programme qu'il comptait tenir. Il se dirigea vers la pièce de vie et ses yeux s'écarquillèrent. Des bougies étaient disposées sur tous les meubles et sur le sol. Il ne saurait les compter. Elles formaient une flèche. En suivant les bougies, un frisson de douceur le traversa. Sous ses pieds, des pétales de roses, la maison en était remplie. Il suivit la flèche qui l'emmena dans la cuisine, illuminée de la même façon. Un petit papier en forme de cœur était déposé sur le plan de travail. Il le prit entre ses mains, tremblantes, et tenta de le lire à la lueur d'une flamme.

Bonsoir mon amour. Retrouve-moi dans notre chambre.

La respiration d'Elias était chaude et irrégulière, se retenant de sautiller sur place en criant de joie comme un enfant. Son cœur battait si vite, les papillons dansant dans son ventre. Lilian était là ! Il ne perdit pas de temps et se hâta vers les marches de l'escalier qu'il grimpa deux par deux. La demande de Lilian promettait une nuit incroyable, comme ils n'en avaient pas eu depuis quelques semaines. Il ne se posa pas de questions sur ce que son compagnon faisait encore là, il s'en fichait pas mal à vrai dire. Il souhaitait seulement le retrouver. La fatigue et la rudesse de la journée avaient disparu tout d'un coup. Dans les escaliers et le couloir, les bougies et les pétales de rose étaient aussi en nombre, le faisant chavirer un peu plus. Il pénétra dans sa chambre et découvrit son petit ami coiffé, habillé d'un joli costume bleu nuit, se tenant droit devant lui, un sourire charmeur aux lèvres. C'était ce même sourire qui avait séduit Elias. Les pensées confuses, il ne rêvait que d'une chose, lui arracher ses vêtements, là, maintenant et le faire sien. La passion entre eux était inépuisable.

— Bonsoir.

Un simple mot et il n'arrivait plus à bouger, son sexe raidit dans son boxer. La voix rauque et puissante de Lilian venait se fondre en lui et comme à chaque fois, elle lui faisait de l'effet. Il resta là, dans l'entrée de leur chambre, bouche bée, jusqu'à ce que le bel homme face à lui entame un mouvement dans sa direction. Il reprit ses esprits et se décida à répondre à son amour.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant