Gabriel et Elias continuèrent leur séance, se lançant de temps à autre des sourires en coin. Tous deux gardaient en tête ce qu'il venait de se produire dans les toilettes pour hommes de cette salle de sport. Gabriel avait goûté à Elias et il en vouait encore plus. Il voulait tout de cet homme et Elias semblait accepter de tout lui donner.
Le pompier était en train de terminer sa session de développé couché et Elias était prêt à l'assister si besoin. Les membres tremblants, une grimace de douleur sur le visage, Gabriel grogna. C'était sa dernière répétition et elle lui donnait du fil à retordre.
— Allez, min perle, tu peux le faire, l'encouragea Elias.
Le surnom donna des ailes à Gabriel qui, non sans mal, souleva la barre une dernière fois et la replaça sur son emplacement. Sa poitrine se soulevait à une vitesse folle, tandis qu'il posa son bras sur son front.
— J'aime ce surnom, dit-il à bout de souffle.
Elias parut prendre conscience de ses paroles et voulu partir se cacher. Il se souvenait l'avoir appelé ainsi une première fois par SMS et cette fois, Gabriel l'avait entendu de sa bouche. Cependant, le gendarme refusait de se laisser avoir par ce beau brun.
— Min perle, répéta-t-il avant de fondre sur la bouche de Gabriel.
Cette journée était merveilleuse. Il se laissait aller et c'était tellement bon de le faire. Il ne se posait aucune question. Ils se charmaient, se taquinaient, se draguaient sans aucune subtilité et Elias adorait ça. Gabriel répondit à son baiser, un peu trop passionnément, car Raphael décida d'intervenir pour calmer leurs ardeurs.
— Les mecs, j'ai une salle de sport, ne l'oubliez pas. D'ailleurs, vous devriez vous arrêter là et vous préparez pour le restaurant ce soir, je ferme plus tôt pour l'occasion.
Elias se redressa en fronçant les sourcils. De quoi parler le coach sportif ? Gabriel soupira et se mit sur ses pieds, lançant un regard noir à Raphael. Elias semblait attendre l'explication que le pompier ne tarda pas à lui donner.
— Ma mère veut que nous allions tous au restaurant ce soir. Pour fêter son retour. Elle m'a proposé de t'inviter, mais je n'ai pas osé... J'avais peur que ça te fasse un peu flipper. Tu veux prendre ton temps et j'avais peur que te présenter officiellement ma mère ce soit trop pour toi.
Elias ne savait pas quoi penser. La prévenance de Gabriel lui faisait chaud au cœur et il avait raison, le fait d'être présenté si tôt à la mère et aux frères de cet homme lui faisait peur. Qu'allait-il pouvoir dire ? « On n'est pas ensemble, mais tout comme. Ah et il m'a branlé et sucé cet après-midi, c'est un grand pas pour moi. » Non, certainement pas ça.
— C'est très gentil, Gabriel. Je ne sais pas trop quoi faire, en effet.
Raphael sentit qu'il était de trop dans cette conversation et décida de retourner derrière son bureau de l'accueil. Gabriel posa sa main sur le bras d'Elias pour le rassurer et lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas du tout et qu'il comprenait sa réaction.
— Ce n'est pas de rencontrer ta mère qui me fait peur, c'est surtout, on va leur dire quoi ? Que j'ai trop peur de me mettre en couple à nouveau, mais qu'on se comporte comme un couple quand même ? Ils vont penser quoi de moi ?
Gabriel émit un petit rire qui fâcha Elias sur le moment. Il paniquait et le pompier se moquait de lui.
— Elias, respire. Ma mère sait pour nous, mes frères n'ont rien à dire et Alice et Raphael savent déjà tout. Tu réfléchis trop, chaton.
— Chaton ?
— J'ai le droit ! Tu m'appelles Gaby ou ta perle.
— J'aime ça aussi. Je suis désolé de mettre tant de temps à me sentir prêt à m'engager. Je sais que tous les signaux que j'envoie sont dans le bon sens et que tu prends ton mal en patience. J'aimerais tellement pouvoir être tien Gabriel, qu'on soit ensemble pour de bon, mais ça me fait peur. J'ai vécu six ans avec un homme que je pensais être l'homme de ma vie pour apprendre qu'il m'a trompé sans aucune pression... J'ai peur de finir encore blesser.
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FRELSER
RomanceFRELSER : Héros en norvégien, la langue maternelle d'Elias, un jeune homme aux allures de viking. Un gendarme amoureux de son travail, de la vie. Héro, pour désigner Gabriel. Sapeur-pompier professionnel, prêt à risquer sa vie pour celles des autre...