Elias quitta l'habitacle du taxi et paya la course. Le tarif de soir était exorbitant, mais rejoindre sa famille n'avait pas de prix. Il connaissait cette maison par cœur bien qu'il n'y ait jamais vécu à temps plein. Sa valise à la main, il se dirigea vers la porte qui s'ouvrit d'un coup sur Heidi et Jakob. Le père accueillit son fils dans une accolade virile. Ses traits étaient colériques. Il détestait ce Français d'avoir fait du mal à son garçon ! Il refusait de voir son enfant dans cet état. Comment ce Lilian avait-il osé le tromper ? Heidi avait sermonné son mari. Son bébé n'avait pas besoin de cela pour le moment.
— On est là pour toi, mon chéri.
Entendre sa langue maternelle fit du bien à Elias. S'il n'avait pas son travail, il serait probablement rentré définitivement en Norvège. La matriarche le fit entrer afin de pouvoir prendre son fils dans ses bras. Ce simple contact brisa les barrières d'Elias, il se laissa tomber son sac au sol et serra sa mère contre lui en pleurant à chaudes larmes. L'étreinte d'Heidi était réconfortante, elle lui flatta les cheveux et cela lui procura un sentiment de sécurité, autant que la main chaude qui vint lui caresser le dos. Il se recula un instant afin de voir d'où lui venait cette attention et ses yeux tombèrent dans les yeux bleus de sa sœur Nina. Elle le prit à son tour dans ses bras. Ses parents se sourirent et décidèrent de laisser leurs enfants se retrouver dans le calme. Elias et Nina avaient toujours été fusionnels et le jeune homme aurait plus de facilité à parler avec sa grande sœur. Tendrement, elle mit fin à leur câlin et sans un mot, elle le mena jusqu'à son ancienne chambre et l'assis sur son lit. Elle prenait soin de lui comme elle l'avait toujours fait. Elias se laissait faire comme un pantin. Il avait besoin de se retrouver un peu seul. Elle était sur le point de partir quand son frère lui attrapa le bras, son regard en disait long.
— Tout ira bien, Eli. Ce n'est pas ta faute...
— Alors pourquoi il a fait ça ? demanda Elias, d'un ton suppliant.
— Car c'est un idiot. Il ne sait pas quel homme il vient de laisser partir. Tu n'es pas parfait Elias, mais tu es bon, gentil, respectueux.
La culpabilité assailli Elias. Il avait besoin de parler, de se confier. Ses sanglots se firent plus bruyants, inquiétant sa grande sœur. Nina s'accroupit face à lui et frotta ses mains sur ses genoux dans un geste qu'elle espérait calmant. Elias se cachait le visage avec les siennes.
— Parle-moi...
— Ce que tu as dit... C'est faux... J'ai embrassé un autre homme.
La jeune femme fut choquée par les propos de son frère. Cet homme qui avait toujours prôné le respect et la fidélité.
— C'est pour ça qu'il t'a trompé ?
— Non... Il me trompe depuis deux ans, mais j'ai mal agi aussi. Il y a ce garçon, Nina... Il est... Je ne savais pas quoi faire et je l'ai embrassé, je n'ai pas pu résister. Je suis un monstre...
La Norvégienne retira les mains du visage de son frère afin qu'elle puisse ancrer ses yeux dans les siens. Elle lui sourit et ressuya ses larmes à l'aide de ses pouces.
— Tu n'es pas comme Lilian. Tu n'as pas calculé ton coup, je me trompe ?
— Non, avec Gabriel, je ne contrôle rien.
— Tu veux que l'on parle un peu plus de ce Gabriel ? Des sentiments que tu as pour lui ?
Elias eut un rictus et leva les yeux au ciel en reniflant, il voyait très bien ce que faisait son aînée. Elle essayait de lui donner raison par tous les moyens, même s'il avait mal agi. Pourtant, il décida de lui raconter les grandes lignes des derniers jours.
— Je crois que je suis tombé amoureux de lui sans m'en rendre compte, mais il n'est pas stable mentalement. Il va mal et je ne veux pas qu'il pense que je profite de sa faiblesse. Et, puis, je suis parti de chez lui en colère. Il savait que Lilian me trompait, mais il ne m'a rien dit. Il m'a caché quelque chose d'aussi gros.
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FRELSER
RomanceFRELSER : Héros en norvégien, la langue maternelle d'Elias, un jeune homme aux allures de viking. Un gendarme amoureux de son travail, de la vie. Héro, pour désigner Gabriel. Sapeur-pompier professionnel, prêt à risquer sa vie pour celles des autre...