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Le lundi était finalement calme. Gabriel avait voulu voir les autres films Jurassic Park et semblait être un peu plus heureux en sortant du bureau de sa psychologue. Les quelques minutes qui avaient précédé le rendez-vous de Gabriel s'étaient comme volatilisées. De son côté, Elias n'avait pas demandé de quoi il avait pu parler, même s'il était curieux. Il avait entendu le prénom de son fiancé lors de l'entretien entre Gabriel et la professionnelle et il se demandait de quoi il s'agissait, mais il ne demanderait pas à son ami. Il ne savait pas ce qu'il se passait entre Lilian et Gabriel, au point que le plus jeune en parle à sa psy. S'étaient-ils disputés ? Lilian ne lui disait rien, dénigrant simplement le pompier et visiblement, Gabriel faisait la même chose. Ils cachaient des choses au gendarme, mais il ne voulait pas insister, pensant que ça ne devait pas être si grave. Ils n'avaient échangé que quelques banalités jusqu'après le déjeuner. Gabriel semblait plus détendu. Ils étaient assis sur le canapé, Gabriel en tailleurs. Elias avait plus de retenue et n'osait pas prendre ses aises. Il repensait encore à ce samedi soir et il voulait s'enfuir à toutes jambes. Il n'aurait jamais cru qu'il puisse être autant partagé entre deux hommes. Pourtant, c'était Gabriel qui avait fait son chemin dans sa tête, le conduisant à l'orgasme alors qu'il couchait avec Lilian. Si ce matin, il n'avait pas eu le temps d'y penser à cause de l'humeur du pompier, maintenant, il avait tout le loisir de revoir cette scène encore et encore. Il serrait les poings et se mordait l'intérieur de la joue et le pire dans toute cette histoire, c'était cette fichue érection qui était présente depuis plusieurs minutes. Gabriel l'avait-il remarqué ? Impossible, il serrait ses jambes si fort qu'il se faisait mal.

— Au fait, commença Gabriel, toujours concentré sur le film, j'ai appris que tu avais eu l'idée que je prenne un chien.

Elias hocha simplement la tête. Il n'osait même pas émettre un son. Si son ami se rendait compte de son état à cause de sa voix ? Lilian lui disait toujours qu'il pouvait entendre le désir dans sa voix. Gabriel le pourrait-il aussi ? Il se concentra sur le chien. Il le fallait ! Oui, c'était son idée, en effet, mais où voulait en venir le plus jeune ?

— J'en ai parlé avec ma psy, continua-t-il. Elle m'a dit que ça aiderait les personnes dépressives.

Elias se racla la gorge deux fois avant d'oser prendre la parole. Son sexe perdait un peu de vigueur. Le Norvégien remercia le ciel !

— Du coup, tu vas faire quoi ?

Gabriel ne le regardait toujours pas et il en était heureux, il ne pourrait pas voir tout de suite ses joues rouges et ses yeux pétillants.

— Hé bien, si tu l'acceptes, j'aimerais aller à la SPA demain. On pourra regarder un peu les chiens qu'ils ont sur mon pc.

— Tu veux qu'on le fasse ensemble ? demanda Elias, surpris.

Gabriel tourna la tête vers lui et s'aperçut que le gendarme le regardait déjà. Le pompier sentit un frisson prendre place dans le bas de son dos. Il ne comprenait pas ce qu'il se passa à ce moment-là, mais une tension prit place entre les hommes. Elle n'était pas mauvaise, mais elle les oppressait. Gabriel oublia cette idée et reprit la discussion.

— Pourquoi pas ? Tu as eu l'idée, je pense que ton avis compte sur le chien que je vais prendre. Et, puis tu seras le parrain ou un truc comme ça ! Tu viendras le promener avec moi !

Le gendarme avait enfin repris un peu le contrôle de son corps et cela lui faisait tellement plaisir, qu'il laissa échapper trop de joie dans sa voix.

— Va chercher ton ordinateur, trouvons ton chien !

Pour Gabriel, Elias semblait plus qu'enjoué à l'idée de regarder les profils des canidés de la SPA. Gabriel aurait dû se douter que cet homme était un amoureux des bêtes. Elias paraissait aimer tout le monde, humain et êtres vivants. Le pompier ne perdit pas de temps et courut vers sa chambre, impatient de couper court à cette tension entre eux et de pouvoir faire cette recherche avec le Norvégien. Quand il revint toujours en courant comme un gamin et en glissant à l'aide de ses chaussettes devant le sofa, Elias explosa de rire. Au moins, Gabriel était heureux. Ils passèrent une bonne heure à regarder tous les profils des chiens présents dans les SPA alentours. Elias était d'accord pour faire tous les refuges dans un périmètre de cent kilomètres.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant