Epilogue

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Gabriel passa la porte de la maison, la fatigue se lisant sur son visage. Il n'avait pas imaginé qu'en déménageant dans le nord avec Elias, le travail serait encore plus éprouvant. Après deux ans dans la maison d'Elias, les deux hommes avaient décidé qu'il était temps pour eux d'avoir leur maison à eux. Un nid d'amour pour commencer une nouvelle vie. Gabriel avait alors eu l'idée de déménager à Lille. Elias n'avait rien à perdre, mais Gabriel devait dire au revoir à sa famille, ses amis. Cependant, Gabriel le voulait. Il voulait un nouveau départ, une vie différente avec Elias et ils s'étaient installés dans cette ville, loin du soleil du sud, de la plage, de la forêt. Leurs mutations avaient été acceptées assez facilement grâce à leurs états de service impeccables.

Hallo, min perle. Comment s'est passé ta journée ?

Elias venait déjà vers lui, Oslo sur ses pas. Le Norvégien l'embrassa tendrement et même après plusieurs années avec lui, il ne se lassait pas de ces baisers.

— Chiante, enfin au début. J'ai fait quelque chose d'un peu fou avant de rentrer.

— Dis-moi tout.

— J'ai aidé une femme à mettre ses enfants au monde, lui expliqua Gabriel en se laissant tomber sur le canapé, suivit par son petit ami.

— C'était ta première fois ?

— Ouais et j'avoue que j'ai paniqué, explosa de rire Gabriel en passant une main dans ses cheveux.

Sa chevelure avait repoussé rapidement et comme Elias lui avait promis, ils avaient trouvé une solution pour cacher le trou imberbe sur son crâne tant sa masse de cheveux était importante.

— Et comment tu te sens d'avoir aidé cette femme ?

— C'était magique. Quand on est arrivés, son mec était tout blanc. J'avais l'impression d'être face à un Irlandais avec ses cheveux roux et son teint tout blanc là. Il n'a même pas été capable de me donner les informations, c'est elle qui m'a tout donné. Elle s'appelle Josie et la pauvre avait un ventre énorme. Ses jumeaux avaient décidé de vivre en duplex, je pense.

Elias explosa de rire face à la manière dont Gabriel en parlait.

— Et du coup, que s'est-il passé ?

— Son copain s'est évanoui en montant dans le camion. Et on n'a pas eu le temps d'arriver à la maternité. Du coup, je l'ai aidé pour qu'elle pousse et elle a fait un travail incroyable. Les femmes sont des guerrières, Elias. À sa place, je serais tombé dans les pommes comme son gars. Elle a réussi à sortir le premier sans soucis et j'ai à peine eu le temps de lui dire de respirer qu'elle poussait déjà pour le deuxième.

— Elle était pressée d'en finir, rit Elias.

— Je pense qu'avec des jumeaux, tu n'attends que ça, la délivrance. Mais je suis tellement fier de moi, de les avoir mis au monde. Je connais même leurs prénoms.

— Du coup, tu comptes laisser du suspens ou me les dire.

— Arii et Aito. C'est du maori d'après la maman. Elle vient de Nouvelle-Zélande. Apparemment ça veut dire « prince » et « être fort », un rapport avec son meilleur ami d'après ce que j'ai compris, mais elle était tellement heureuse que je n'ai pas cherché plus loin.

— Ce n'est pas un peu bizarre de donner des prénoms en rapport avec son meilleur ami à ses enfants ? demanda Elias en fronçant les sourcils.

— Ils doivent être très proches, qui sait ? Moi, je suis tant proche d'Alice que j'étais son garçon d'honneur à son mariage et que je suis le parrain de sa fille. Des fois, on rencontre des gens qui nous touchent et qui nous aident à grandir.

— Comme Alice et toi ? demanda Elias en posant sa tête sur l'épaule de son compagnon.

— On peut voir ça comme ça, mais je pensais surtout à toi. Tu es mon pilier et je suis heureux, car je n'aurai pas besoin de donner des noms ou je ne sais quoi en rapport avec toi à mes enfants, parce qu'ils seront les tiens aussi.

— Et ça me comble de bonheur. Mais, ça veut dire que tu as réfléchi à cette idée d'avoir des enfants avec moi ?

Quelques jours plus tôt, Elias avait émis la possibilité d'avoir des enfants avec Gabriel à l'aide d'une gestation par autrui ou adoption et le plus jeune s'était braqué. Il n'avait jamais réellement pensé à avoir des enfants et ils n'en avaient jamais parlé. Elias l'avait rassuré, lui expliquant qu'il ne voulait que Gabriel dans sa vie, enfant ou non.

— J'y ai pensé en effet et je pense qu'on est prêts à offrir de notre amour à un enfant. Je pense qu'on devrait le faire, Elias.

Le plus vieux sauta sur ses pieds, entrainant Gabriel avec lui. Il sautilla sur place comme un gosse à qui on venait de promettre une sortie à Disneyland.

— On va être parents, s'extasia Elias.

— On va être parents, lui répondit Gabriel, un sourire aux lèvres face à la joie de son compagnon.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant