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Gabriel avait décidé de se rendre chez sa mère avant de rejoindre Alice pour s'habiller et se préparer. La boîte de nuit n'ouvrait pas avant vingt-trois heures, pour une soirée célibataire. Le principe était de mettre un bracelet d'une couleur spécifique qui indiquerait la situation amoureuse et ce que cherchait la personne qui le portait. Ce n'étaient pas les soirées préférées de Gabriel. Pourtant, il s'en fichait, son excitation à l'idée de passer un bon moment balayait tout sur son passage.

— Du coup, tu t'habilles comment ce soir ? lui demanda Julia, ses yeux pleins de malice.

Ils étaient assis sur la table de la salle à manger, l'un à côté de l'autre. Partageant leurs journées. Gabriel adorait être ici, avec sa mère. Ses deux frères étaient dans leurs chambres et avaient à peine dit bonjour au pompier qui ne se formalisa pas.

— Je ne sais pas, on verra bien.

— Fais-toi beau, mon fils. Éblouis le dance floor et amuse-toi, si tu vois ce que je veux dire.

Le clin d'œil de l'institutrice fit éclater de rire son aîné. Gabriel avait toujours eu la chance d'avoir une mère attentionnée et ouverte d'esprit.

— Je vois ce que tu veux dire, maman et d'ailleurs plus personne ne dit le dance floor. C'est vieux jeu.

La femme le regarda de travers, toujours souriante. Elle lui frappa le bras.

— Ne me traite plus jamais de vieille, sale gosse.

Gabriel pris une nouvelle gorgée de son chocolat chaud et redevint sérieux.

— Comment ça se passe avec les deux démons en ce moment ?

Julia se pinça les lèvres et cacha son visage derrière sa tasse qu'elle porta à sa bouche.

— Maman... Tu sais que tu dois me le dire quand ça ne va pas, soutint le plus jeune.

— Ils sont durs. La première semaine après ton cadeau, ils étaient adorables, les devoirs étaient faits en temps et en heure. Ils m'aidaient à mettre la table, à faire le ménage, j'ai vraiment cru que ç'avait changé, que l'on pourrait avancer...

— Mais l' invita à parler le pompier.

— Mais ça n'a pas duré et ils recommencent à être méchant. C'est de pire en pire. Lucas m'a presque insulté de...

Une boule dans la gorge de Julia se forma. Elle avait du mal à imaginer que son propre fils lui avait dit une telle chose. Elle releva son regard vers les iris orageux de son grand garçon.

— Il m'a insulté de pute, chuchota-t-elle.

Gabriel devint blanc comme un linge et un pli sur son front apparut. Il se leva d'un bond.

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit tout de suite, maman ! Je vais lui faire sa fête à ce morveux.

La mère le retint par le bras, le stoppant net.

— Non, ça ne sert à rien. J'ai réfléchi à ce que tu m'as demandé pour le camp de vacances. Ils iront. Je me vois mal continuer comme ça longtemps. La mort de ton père et la culpabilité qu'ils me font ressentir, c'est trop pour moi.

Le jeune homme serra les dents et pris sa mère dans ses bras. Elle était si frêle à côté de lui.

— Je t'aime maman, tu entends ? Je ne te laisserai pas tomber. Tu n'as qu'un mot à dire et ce soir, je reste avec toi et je leur botte le cul.

Julia éloigna son fils d'elle et l'invita à se rasseoir à table à ses côtés.

— Tu vas sortir et t'amuser. Ce n'est pas la première fois que j'en chie avec eux et ce ne sera pas la dernière fois.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant