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L'infirmier ouvrit la porte et demanda après Gabriel. Le pompier qui était entouré par Elias d'un côté et son mentor de l'autre avait trouvé l'attente si longue. Sa jambe ne cessait de bouger, mais personne n'avait osé lui dire quoi que ce soit. Il se leva dans la précipitation et se dirigea vers l'homme en blouse blanche.

— Elle va bien, elle dort. Malheureusement pour le moment, on va devoir la garder et après elle devra sans doute être suivie dans un établissement spécialisé. Elle m'a demandé de vous dire que vos frères étaient avec vos grands-parents.

Gabriel voulut se gifler, il n'avait pas pensé une seule seconde aux jumeaux depuis la dernière heure, mais il n'était pas bête, il savait comment ça allait se passer. Il ne serait jamais apte à s'occuper d'eux, il n'y avait pas besoin d'une enquête des services sociaux pour le savoir.

— Merci, elle est dans quelle chambre ? Je peux aller la voir, même si elle dort ?

Le trentenaire le regarda, désolé.

— Pour le moment, vous ne pouvez pas y aller. Elle a besoin de se retrouver un peu avec elle-même.

Gabriel baissa la tête, déçu. Il avait tant de questions à poser à sa mère. Elias vint se poster à côté du plus jeune et posa sa main sur son épaule. Il avait laissé Lilian repartir avec une autre patrouille afin d'accompagner le pompier ici avec leur voiture de fonction. Elias avait suivi le camion de pompier et n'avait pas dit un mot quand ils avaient passé la porte de l'hôpital. L'autre gendarme avait été terrifié à l'idée de voir son compagnon partir avec ce gars qui connaissait son secret. S'il révélait tout à son futur mari ? Ça le tuerait, mais Elias ne lui avait pas laissé le loisir de lui laisser le choix.

— Je vais te ramener chez toi, Gabriel. Pour le moment, tu ne pourras rien faire.

Le concerné tourna sa tête en direction du gendarme qui avait un visage compatissant. Il ne voulait pas de sa pitié.

— Rentre chez toi Elias. Ton mec doit t'attendre. John aussi, rentre chez toi. Prenez votre journée où je ne sais pas, mais je veux être seul.

Il ne parlait pas, il chuchotait. C'était comme si, en parlant à voix haute, il rendrait tout cela réel.

— Je te raccompagne chez toi, insista l'homme à ses côtés et puis tu es encore trempé, je ne vais pas te laisser partir à pied dans cet état.

Gabriel n'avait pas envie de se battre plus longtemps. Il s'échappa de la main d'Elias et passa à côté de John sans un mot. Il se dirigea vers la sortie, décidant d'appeler sa grand-mère pour l'informer de la situation. Elle allait devoir garder les jumeaux le temps que les services sociaux ne décident de la suite. La tonalité fit stresser le jeune homme.

— Oui ? fit la voix douce et aimante de sa grand-mère.

Gabriel resta là, impuissant. Il n'arrivait même plus à parler.

— Gaby, mon chéri ? Tu es là ?

Il éclata en sanglots, incapable de dire un mot à cette femme si forte qu'était sa grand-mère. Il était immobile, les larmes s'échouant au sol. Quelqu'un lui prenait son portable des mains. Elias tentait d'expliquer le plus calmement possible ce qu'il s'était passé, tandis que John prenait son garçon dans ses bras. Il ne supportait pas de voir Gabriel dans cet état. Le plus jeune était comme une statue, il ne bougeait pas, seuls ses sanglots se faisaient entendre.

— Il va te ramener chez toi et tu vas prendre du temps pour toi. Angelo ne veut plus te voir à la caserne pour le moment...

Cette dernière phrase força Gabriel à relever la tête. Non, on ne pouvait pas lui demander d'arrêter de travailler !

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant