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Lilian avait la rage au ventre. Devant lui, son ex et ce foutu pompier étaient en train de danser, de rire. Ils semblaient être aux anges. Gabriel dévorait son homme des yeux et Elias se laissait faire, lui renvoyant de temps à autre ses regards lourds de sens. Il aurait donné n'importe quoi pour être de nouveau à la place de Gabriel et faire sourire et rire l'homme qu'il aimait. Si ses yeux pouvaient tuer, le pompier serait déjà mort. Il était luisant et à moitié habillé et le spectacle ravissait Elias. Cela renforça sa haine. Il finit son verre cul sec et en commanda un nouveau. Il allait en avoir besoin. Quelqu'un vint se poster à ses côtés. Une personne qu'il ne voulait pas voir non plus.

— Lilian, le salua Xavier.

Le gendarme se tourna vers lui, lui lançant un regard noir. Elias l'avait délaissé pour être tous les jours avec lui. Il avait pris sa place, lui aussi. Ils lui prenaient tous sa vie. La vie qu'il méritait davantage qu'eux.

— Qu'est-ce que tu me veux ? cracha Lilian.

— Laisse Elias tranquille. On dirait que tu vas faire quelque chose que tu pourrais regretter.

C'était le cas, Lilian se retenait d'aller casser la gueule à cet enfoiré qui se dandinait devant le Norvégien. Il était persuadé que tout cela était la faute de Gabriel ! S'il ne s'était pas disputé avec Elias, il ne serait pas rentré plus tôt et il n'aurait rien vu, rien su et ils seraient encore heureux aujourd'hui. Bientôt, un mois que tout cela tournait en boucle dans sa tête. Il avait envie d'envoyer se faire foutre Xavier, mais une question lui brûlait les lèvres et cet abruti était le seul à pouvoir lui donner la réponse. Il avait besoin de savoir.

— Est-ce que Gabriel et lui...

Il n'arriva pas à finir sa phrase et Xavier devait avouer qu'il le trouva misérable. Il eut pitié de lui, malgré ses actes. Il se mit à sa place quelques secondes, imaginant la douleur qu'il devait ressentir avant de se souvenir que Lilian ne méritait pas son soutien. Il soupira et posa une main sur l'épaule de son collègue. C'était une prise ferme, qui laissait entendre une menace muette, mais il prit tout de même le temps de lui répondre.

— Non. Elias ne me parle pas beaucoup de ce qu'il ressent. Cependant, tu devrais tourner la page, car la seule chose que je peux t'affirmer, c'est que tu as tout gâché et qu'il est trop tard pour essayer de réparer les pots cassés. Il ne te pardonnera jamais. Si jamais tu as le malheur de lui refaire du mal, fais attention à toi.

La dureté et la sincérité des mots de Xavier vinrent se loger dans la poitrine du blond. Il avait tellement mal. Il n'arrivait pas à comprendre comment sa vie avait pu basculer d'une telle façon en si peu de temps. Il regrettait sa rencontre avec Gabriel lors de cette journée sportive. Il le haïssait !

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Gabriel avait bu plus que de raison. Il estimait en avoir besoin pour faire face à Elias. Aucun des deux n'avait osé aborder plus que cela leur dispute et surtout du baiser qu'ils avaient partagé. Gabriel aurait aimé en parler, lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur, mais ce n'était pas de l'avis du gendarme. Après leur accolade, il avait entraîné le gendarme sur la piste de danse et s'était finalement retrouvé à le trouver bien trop sexy pour son propre bien. Elias dansait timidement, regardant toujours autour de lui. Il semblait nerveux et mal à l'aise. Il ne se rendait pas compte de la beauté qu'il dégageait et de l'effet qu'il faisait à son vis-à-vis. Le peu de confiance qu'il avait en lui s'était évaporé avec la tromperie de Lilian et Gabriel voulait lui prouver qu'il n'avait pas à avoir peur de se lâcher un peu.

Il lui prit la main et le fit tourner sur lui-même. Elias eut un éclat de rire face à la manière enfantine dont Gabriel le faisait valser.

— Danse comme si tu étais seul, lui sourit Gabriel. Ou bien imagine qu'ils sont tous nus.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant