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La semaine qui suivit avait été éreintante pour Gabriel. Le printemps approchait et les gens commençaient déjà à prendre plus en plus de risque. Il avait eu des nouvelles de sa mère, elles n'étaient pas rassurantes. Ses frères avaient été exclus temporairement à la grande détresse de Julia qui avait dû payer une nourrice pour s'occuper d'eux. Cela lui avait coûté une fortune. Ce week-end, c'était sûr, il laisserait sa mère se relaxer, s'occuperait de ses frères et irait manger chez Alice et Raphael. Il voulait lui offrir un week-end magique, où elle oublierait ces dernières années.

Allongé dans son lit, il soupira face à la montagne de choses qu'il avait encore à faire ce week-end. Il avait beau avoir une journée de plus, il avait l'impression qu'il n'en finirait pas. Il avait passé sa matinée à la salle de sport, à bavarder avec Raphael à propos du mariage. Le coach lui avait gentiment rappelé le repas prévu le lendemain soir. Il n'aurait pas pu l'oublier.

— Alice va bien avec les deux fauves ? lui avait demandé Gabriel, grognant sous l'effort.

— Non, elle le fait volontiers ! Tu as bien fait de lui demander de l'aide... Pour une fois.

Le petit pique était sorti plus vite que prévu et Raphael s'en était excusé aussitôt. Il était vrai que pour une fois, il avait fait appel à Alice pour aider sa mère. Il aurait pu le faire lui-même, mais il ne s'en était pas senti capable après une si dure semaine et l'étudiante était ravie de sortir un peu le nez de ses révisions. Elle avait toujours été si studieuse, parfois trop, mais c'était grâce à cela qu'elle deviendrait une grande psychologue.

Le portable de Gabriel sonna, mais l'image très nette de la semaine passée lui revint en tête et il refusa de regarder qui ça pouvait bien être et de décrocher. Hors de question qu'il prenne encore la garde d'un autre de ses collègues et repousse encore son week-end. L'objet émit un nouveau bruit, celui d'un SMS. Cette fois, Gabriel se risqua à regarder de qui cela pouvait bien venir. Il fut surpris de voir un numéro inconnu.

Salut mec, c'est Lilian. Elias m'a dit que tu allais m'envoyer un message, mais je pense que tu as été très pris par le boulot. Ça te dit de venir manger un bout samedi soir ? On a notre week-end.

Finalement, il aurait mieux fait de répondre à son téléphone. Il saisit une réponse rapide, en acceptant l'invitation du couple. Il était pressé d'y être, il rêvait de ce renouveau depuis des semaines et maintenant, il y avait le droit.

Plus tard, dans la journée, Gabriel se douche, s'habilla de simples vêtements noirs et se rendit sur la plage. Toutes ces émotions, négatives ou positives, avaient besoin d'être dites, évacuées afin de pouvoir commencer une nouvelle journée, une nouvelle page blanche. Il avait marché pendant une heure ou deux avant de se poser, à l'écart, sur un rocher et commença à parler à l'océan ou bien à son père. Il ne savait pas trop.

— Je crois que je vais beaucoup mieux, je souris et je fais semblant bien plus facilement, c'est presque un réflexe. C'est le signe que je suis sur la bonne voie. Je me suis fait deux amis. Lilian et Elias. C'est un couple magnifique, ils sont le reflet du mariage parfait. Enfin, ils ne sont pas encore mariés, mais c'est prévu pour septembre. Comme celui de Raphael et Alice. Ils sont comblés et ça me fait plaisir de les revoir. Tu serais en fâchés contre Samuel et Lucas, ils font n'importe quoi avec maman. Ils lui font du mal et ça me tue de la voir comme ça. Ils ne s'arrêtent jamais et je commence à me sentir impuissant aussi. Tu aurais fait quoi toi à ma place ? J'ai lu qu'on ne devait pas être dans la négativité tout le temps avec eux et les écouter. Enfin, je n'en sais rien, je n'ai jamais eu de gamins. Qu'est-ce que je peux dire de plus ? La semaine a été mortelle. John et Angelo m'ont fait travailler comme un fou. Je pourrais presque croire que c'était ta dernière demande particulière pour te moquer de moi de là où tu es.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant