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Le mariage approchait et Elias s'en réjouissait. Il allait devenir monsieur DELONG. Il regrettait tout de même d'abandonner son nom de famille, mais il porterait celui de l'homme de sa vie alors cela lui allait. Il avait prévenu sa famille, qui se réjouissait pour lui. Tous, sauf son père. Jakob soutenait toujours son fils, mais il ne pouvait pas voir ce Lilian en peinture. Cela faisait des mois que le père tentait vainement de faire ouvrir les yeux à son unique garçon et qu'il le suppliait d'annuler le mariage. Ikke med denne mannen! (Pas avec cet homme-là) Lui répétait-il. Comme si Elias pouvait mériter mieux que Lilian. Le futur mari l'avait remarqué, quand personne ne l'avait fait, à l'école de gendarmerie. Lilian, de pourtant trois ans son aîné, avait su le voir, le comprendre. Cela signifiait beaucoup pour Elias, et en plus ce Français était la perfection incarnée. Comment Jakob ne pouvait-il pas s'en rendre compte quand tout le monde le faisait ?

— Tu es prêt ?

Lilian arracha Elias de ses pensées. Il sortit de la salle de bain et apparut dans la chambre, ses cheveux blonds mouillés et vêtu de ses vêtements de sport très proches du corps. La brigade et la caserne la plus proche avaient décidé de réunir pompiers et gendarmes durant une journée dédiée aux sports et à la bonne entente. Une façon pour eux d'assurer la cohésion des équipes des deux corps de métier. Les deux hommes de loi étaient de nuit ce mois-ci et avaient accepté, sur leur temps libre, de venir à cette journée. Ils aimaient rencontrer des gens et voir du monde. Notamment Lilian, qui avait beaucoup d'amis. Elias suivait pour passer du temps avec son conjoint.

Ja, lui sourit le norvégien.

Plus il le regardait, plus il en tombait amoureux. C'était une sensation exquise. Les papillons dans son estomac ne semblaient pas s'évanouir.

— N'oublie pas d'attacher tes cheveux si tu ne veux pas avoir trop chaud. Tu veux que je m'en occupe ?

Les petites attentions de Lilian étaient ce qui avait fait fondre le cœur du plus jeune. Il aimait quand son amour passait sa main dans ses cheveux, quand il lui coiffait et aussi quand parfois durant l'amour, il lui tirait pour montrer tout le plaisir qu'il prenait. Elias hocha la tête et le second homme alla chercher une brosse à cheveux ainsi qu'un élastique dans la salle de bain.

— Assieds toi devant le lit, chignon ou queue ?

— Un chignon, ce sera mieux encore.

— On part sur un chignon alors, mon ange. Si je te tire les cheveux, dis-le-moi.

— Ne t'en fais pas, je suis rodé à ce niveau-là.

L'éclat de rire de Lilian le rendit toute chose.

— Tu dis n'importe quoi, imbecille (imbécile).

— Tu oses m'insulter dans ma langue ? Quel genre de personne ferait ça ? s'insurgea faussement Elias.

— Un fiancé à son futur mari.

Ces quelques morts touchèrent le chevelu. Il aimait les penser, les savoir, mais les entendre c'était tout autre chose. Les gens pouvaient croire ce qu'il voulait sur la sensibilité du Norvégien, ça lui était égal. Il n'avait pas peur de montrer ses sentiments, même les plus profonds, et à chaque fois que Lilian lui disait de telles choses, il montait au septième ciel et n'avait qu'une envie, pleurer de joie. Il était sur son nuage depuis qu'il connaissait cet homme. Il était son âme-sœur, la pièce manquante pour que sa vie soit parfaite.

— Tu vas me faire pleurer, grogna l'immigré, se retenant pour ne pas le faire.

— Il ne faut pas, mon amour. C'est joyeux et festif un mariage ! Il faut rire, sourire, crier et sauter de joie. Je ne veux pas voir de larmes sur ce si beau visage, que des sourires et un peu de rose parce que j'aurais dit des choses obscènes qui te mettraient mal à l'aise.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant