FRELSER

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— Alors Alice, prête pour le grand jour ? Tu vas voir c'est un moment merveilleux !

Julia profitait du soleil dans le jardin de son centre, ses trois garçons et la jeune femme qu'elle considérait comme sa propre fille l'entourant. Les trois adultes étaient allongés sur la couverture, tandis que les deux plus jeunes étaient assis, des livres sur les genoux. Elle avait demandé la possibilité de préparer un pique-nique et on lui avait accordé, grâce à l'appui de Stéphane. Sa famille, la seule chose qui lui permettait de tenir, elle savait que bientôt, elle les retrouverait à la maison. Les jumeaux regardaient leur grand frère, attendant sa réponse. Eux aussi sentaient que quelque chose changeait. Plus rien ne serait comme avant. La mère de famille se remémora le jour où elle avait dit oui à son mari. Il lui avait répété tellement de fois qu'elle était magnifique, la plus belle femme qu'il ait jamais vue. Ils pleuraient tous les deux, mais de joie et ils avaient dit ce fameux mot, qui les avait unis à jamais. Pour le meilleur et pour le pire. Dans la vie, comme dans la mort. Tom lui manquait, mais son cœur ne se serra pas cette fois. Elle l'imaginait, veillant sur eux, son sourire qu'elle avait tant adoré. Cela la fit sourire aussi.

— J'ai hâte d'y être et en même temps, je suis stressée comme jamais ! J'ai l'impression que rien ne sera jamais prêt à temps.

L'étudiante était rarement dans cet état. Elle non plus ne revenait pas qu'elle allait se marier. Tout comme Gabriel, elle était persuadée qu'elle finirait sa vie avec lui et qu'ils auraient toute une tripotée d'enfants. C'était comme ça qu'elle avait longuement imaginé sa vie. Mais, ils avaient pris des chemins différents et elle allait finalement épouser l'homme qu'elle aimait plus que tout. Il était tout ce dont elle avait rêvé chez un homme. Raphael était drôle, gentil, généreux. Il était charmant et attentionné. Une main se posa sur la sienne, leurs doigts s'entrelaçant. Alice sourit à Gabriel qui tentait de lui transmettre tout son soutien.

— Dès que je suis disponible, je viens t'aider, ça te va ? Ton mariage sera fabuleux !

— Merci Gaby, toujours là quand il faut.

— C'est le moindre que je puisse faire pour toi, ma belle.

Julia aimait voir la complicité entre son fils et Alice. Elle avait été l'ancre dont Gabriel avait besoin quand elle-même ne pouvait pas l'être. Cette jeune femme était un rayon de soleil dont le monde avait grand besoin.

— Tu seras sortie, Julia ? s'inquiéta Alice en tournant la tête vers elle.

Le fait que l'étudiante la compte parmi les invités lui fit du bien et elle se rendit compte que finalement, elle ne comptait pas que pour ses enfants. Julia n'était pas seule, elle ne le serait jamais.

— Si tout se passe bien, oui, c'est pour bientôt et si jamais ils changent d'avis, je ferai le mur.

La petite blague de l'institutrice fit rire les deux plus grands, tandis que les deux préadolescents essayaient de se concentrer sur leurs devoirs d'été donnés par Toni. Julia et elle s'étaient mises d'accord sur le fait que les jumeaux devaient rattraper le retard scolaire qu'ils avaient fini par avoir à cause de leurs pitreries et étrangement le duo n'avait pas ronchonné.

— Vous vous en sortez, mes amours ? demanda la mère à ceux-ci.

— Je sèche sur les maths, râla Samuel. Du coup, je fais l'anglais à la place.

— Je t'aiderai pour les maths, lui proposa son double.

L'entente entre les deux faisait plaisir à voir et les sourires qu'ils offraient à leur maman réchauffa le cœur de tout le monde. Jusqu'ici tout promettait un bel avenir.

L'instant semblait figé dans le temps, tout le monde profitait de la présence de chacun, du beau temps, des chants des oiseaux et du calme qui régnait. L'été était synonyme de béatitude pour eux. Oui, quelque chose changeait, le vent tournait et tout le monde était pressé de vivre ces changements. Une nouvelle vie pour chacun. Ils avaient envie de rester ici, à jamais, dans cette bulle de quiétude qui les entourait. Rien n'était gagné, mais ça ne saurait tarder désormais.