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Gabriel était déçu le dimanche quand ce fut Alice qui avait toqué à sa porte et pas Elias. Mais, il ne lui avait rien montré. Il avait accueilli sa meilleure amie avec un grand sourire. Il était faux, mais il n'était pas nécessaire de lui dire. Raphael l'accompagnait. Ils semblèrent épuisés et à bout de nerfs. Ils avaient l'air d'en avoir gros sur la patate, mais n'en parlaient pas.

— C'est ma faute ? questionna Gabriel, alors qu'ils prenaient le café à la table de la salle à manger.

— Non, répondit trop rapidement Alice.

Gabriel haussa les sourcils, incitant le couple à se montrer honnête, tandis que lui-même ne l'était pas.

— Un peu, mais ce n'est pas ce que tu crois. C'est juste que l'on se triture le cerveau à trouver un moyen de te changer les idées. On avait pensé à un parc d'attraction, mais c'est...

— Éphémère, termina Alice pour son fiancé. On a pensé que peut-être, tu aurais besoin de quelque chose sur la durée.

Il ne savait pas où ils voulaient en venir, mais cela l'intriguait et lui faisait peur. Qu'est-ce qu'Alice et Raphael pouvaient-ils bien manigancer ?

— Tu aimes les chiens ? demanda alors Raphael, sans raison.

Le duo semblait stressé et cela augmentait l'anxiété chez Gabriel.

— Bordel, vous comptez me dire où vous voulez en venir ?

L'angoisse laissait doucement place à la colère et Alice soupira avant de se lever.

— Je sais qu'un animal ce n'est pas à prendre à la légère. Que ce ne sont pas des jouets ou des peluches, mais j'ai lu des études et on en a parlé en cours. Des études prouvent que les chiens peuvent aider contre... contre ce que tu as. Ils jouent un rôle important dans la guérison.

— Vous voulez que j'adopte un chien ? s'impatienta Gabriel.

— Ouais, on pense que ça te ferait du bien. Pas aujourd'hui, mais tu pourrais en parler à ta psy, elle pourrait te dire mieux que nous ce qu'elle en pense.

Gabriel ne répondit rien. S'il devait se montrer franc, il avouerait qu'il rêvait d'avoir un chien depuis toujours, mais en grandissant, il avait décidé de passer plus de temps à la caserne que chez lui, l'obligeant à mettre ce rêve de côté. Il savait très bien qu'Alice et Raphael essayaient d'être les plus doux possibles pour ne pas le brusquer et cela lui remonta le moral. Ils ne lui faisaient pas de leçon de morale. Ils voulaient trouver une solution sur le long terme.

— Je lui en parlerai demain, mais ça impliquerait que je sois moins à la caserne et ça va être difficile.

— Peut-être qu'au contraire, être plus souvent chez toi, ça te permettrait aussi de souffler et de calmer le jeu. De toute façon tant que ta psy n'a pas donné son accord, tu seras coincé ici, le rassura la jeune femme.

Gabriel haussa les épaules. Il avait envie de dire que ça ne coûtait de rien de faire l'expérience, mais c'était faux. On parlait d'un petit être vivant qui n'avait rien demandé et ce n'était pas une décision à prendre à la légère. Il aurait aimé demander l'avis d'Elias, mais il n'oserait pas lui envoyer un message pour si peu. Peut-être qu'il pourrait tout simplement demander directement au coach et à sa petite amie ce qu'Elias en penser.

— Elias est au courant de votre idée ?

— C'est son idée, sourit Alice. Pourquoi, ça joue dans la balance ?

Son visage était malicieux. Elle lisait en Gabriel comme dans un livre ouvert.

— Ne dit pas de bêtise, baragouina-t-il, les joues rouges.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant