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Les deux dernières semaines avaient été difficiles pour Elias et Gabriel. Dès sa sortie, Gabriel s'était rendu à la gendarmerie dans laquelle travaillait son compagnon afin de déposer plainte contre Lilian. Tout le monde les regardait. Il avait l'impression qu'on le jugeait pour être avec Elias, comme si pour eux, il avait volé la place de Lilian. Il avait été si mal à l'aise qu'il avait bégayé tout le long de sa déposition. Elias ne l'avait pas lâché, il était resté la tête haute à ses côtés. Personne n'avait le droit d'en vouloir à Gabriel, il était la victime de tout cela.

Xavier était le seul qui leur avait souri. Il était venu les saluer et leur avait assuré qu'ils n'étaient pas pris pour cible, mais que tout le monde était choqué. Personne n'avait compris qu'Elias et Lilian n'étaient plus ensemble, le français continuait de parler de son ex-fiancé comme son futur mari et toute cette histoire les avait profondément choqués et marqués.

Ils étaient sortis de là, une sensation de devoir fait et de liberté. Ils auraient dû le faire bien plus tôt, bien avant que tout cela dégénère.

Elias n'avait pas menti et s'était occupé de Gabriel durant toute sa convalescence et bien plus encore. Il l'avait dorloté, l'avait été à refaire ses bandages. Il l'avait accompagné à l'hôpital pour faire retirer ses fils. Il s'était montré présent à chaque étape. Cela faisait trois semaines que le gendarme n'était pas rentré chez lui et Gabriel ne s'en plaignait pas. Vivre avec Elias était quelque chose de simple, de naturel, Gabriel qualifiait cela d'une évidence. Ils avaient réussi à mettre une routine en place. Le retour du gendarme au travail avait été stressant. Tous ses collègues voulaient connaître ce qu'il s'était passé. Lilian avait été demi de ses fonctions et attendait désormais son procès pour coups et blessures. Elias les avait tous envoyés sur les roses. Toutes ses journées se ressemblaient et quand il rentrait à l'appartement de Gabriel, toute la pression s'évacuait et laissait place à une sensation de bien-être.

Les jours étaient passés, jusqu'à aujourd'hui. La cicatrice de Gabriel était plus jolie, mais plus aucun poils ne poussaient à cet endroit, pour son plus grand malheur. Elias l'entendait se plaindre à ce sujet, tous les jours. Mais aujourd'hui, ils n'avaient pas le temps de l'écouter. Ils allaient finir par être en retard si Gabriel ne sortait pas de cette pièce.

— Allez Gaby, sors de là, supplia une nouvelle Elias en frappant à la porte de la salle de bain.

— Je suis affreux. Je ne peux pas y aller comme ça.

L'entendre se dénigrer, une nouvelle fois, fissura l'organe vital du Norvégien.

Min perle, on a déjà eu cette discussion. Sors et laisse-moi en juger. Je te promets d'être honnête.

Elias passa un doigt entre son cou et son nœud papillon. Il refusait d'être en retard une telle journée. La porte s'ouvrit et Gabriel sortit la tête basse. Il était dans un costume bleu ciel et portait un chapeau pour camoufler son crâne nu. Il avait insisté pour le cacher. Cependant, Elias ne dit rien, trop occupé à admirer cet homme qui était à lui depuis bientôt deux mois. Le temps ne semblait pas avoir de prise sur la force de ses sentiments.

— Tu es... Je ne tiendrai pas toute la nuit sans pouvoir te dévorer, avoua Elias.

Gabriel déglutit, imaginant sans mal ce qu'Elias pourrait lui faire. Il se sentit devenir à l'étroit dans son pantalon et leva les yeux vers ceux bicolores de son petit ami. Il était toujours autant fasciné par ce trait physique.

— Ne me dit pas de telles choses, Elias. Je suis à deux doigts d'annuler pour qu'on passe la journée ici.

Le Norvégien pouffa et vint enlacer son compagnon.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant