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Gabriel s'écroula dans son lit. Le soleil brillait encore haut dans le ciel. Vingt-quatre heures contre le feu, il était épuisé. Il avait bu énormément pendant sa courte pause déjeuner et avait repris le travail avec un grand sourire. Elias lui avait permis de tenir jusqu'au bout. L'idée de ce cinéma avec lui, lui donnait un regain de force. Avant de s'endormir pour le reste de la journée, il se promit de passer la journée du lendemain à la salle avec Raphael. Il n'y avait pas été depuis une semaine et cela lui ferait du bien. Il avait besoin de s'aérer l'esprit après cette longue garde qui avait mis ses angoisses à rude épreuve.

Il repensa au baiser qu'avait déposé Elias sur son front. La douceur du geste le fit de nouveau frissonner et une chaleur s'insinua dans tout son corps. Cet homme le rendait fou. Il n'aurait jamais imaginé que ça aurait été possible. Lui qui ne voulait pas faire souffrir les autres, s'était ramassé face à la profondeur des sentiments que lui faisait ressentir Elias. Il savait qu'il pouvait le dire, qu'il l'aimait, mais il ne le dirait pas au gendarme. Il ne devait pas l'effrayer, il devait lui laisser le temps de reprendre confiance en lui et en l'amour. Il lui montrerait que tous les hommes n'étaient pas comme Lilian. Ils ne trompaient pas tous leur partenaire. Son téléphone vibra contre le lit, le forçant à relever sa tête, enfouie dans l'oreiller.

J'espère que tu es bien rentré et que tout va bien.

Son cœur loupa un battement et les papillons volèrent dans son estomac. Ce n'était qu'un message, mais c'était beaucoup à ses yeux. Gabriel n'avait qu'une envie, entendre la voix du gendarme. Son accent était du miel à ses oreilles. Son sommeil s'évapora peu à peu, il ne souhaitait qu'une chose, parler toute la journée avec lui. Il était comme un drogué en manque de sa drogue. Un sourire niais était apparu sur son visage. Extatique, il répondit à la hâte, ne souhaitant pas rater l'opportunité de discuter avec Elias.

Je suis bien rentré. Je suis un peu fatigué, mais ça va. Et toi ? Tout va bien ?

Je vais bien. Je suis pressé de finir cette journée.

Tu veux m'en parler ?

Non, ne t'en fais pas pour moi. Repose-toi. Tu en as besoin.

Gabriel grimaça, mais n'insista pas. Il sentait les non-dits de son interlocuteur. Elias lui en parlerait quand il se sentira prêt à le faire. Il jeta son portable à côté de lui et sans s'en rendre vraiment compte, il s'endormit en pensant à cet ange blond pour qui il aimait à en perdre la tête.

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Les yeux vairons lançaient des éclairs. Son portable remit dans sa poche, il poussa l'homme qui venait de l'importuner alors qu'il parlait avec ce pompier qui faisait battre son cœur et qui embrouillait son esprit.

— Casse-toi. Lilian, ne m'oblige pas à devenir plus violent que ça.

— Je t'aime Elias. Je t'en supplie pardonne-moi.

Le second homme semblait épuisé et ses yeux étaient ternes. Elias pourrait presque avoir pitié de lui, mais il ne lâcherait rien. Lilian lui faisait toujours ressentir un ouragan de sentiments et même s'il aurait aimé ne plus l'aimer, il ne pouvait pas effacer l'amour qu'il lui avait porté en seulement quelques semaines. Il serra les poings de rage. Il se haïssait pour être si faible. Lilian l'avait bloqué contre un arbre alors qu'Elias faisait une ronde pour s'assurer que personne ne venait par ici. Enfin, il était plutôt sur son téléphone avec Gabriel. Il n'avait pas pu s'en empêcher. Lilian avait essayé de l'embrasser et tout dérapait désormais.

— Ce n'est plus mon cas, mentit-il.

— Je sais que c'est faux, mon ange. Pardonne-moi, laisse-nous une nouvelle chance. J'ai coupé les ponts avec lui, je te le jure.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant