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Le retour au travail ce lundi-là avait été compliqué pour Elias. Pour commencer, il n'était pas avec son compagnon. Ils avaient passé un début de week-end chaotique. Lilian lui avait fait une crise de jalousie le samedi soir, lui demandant sans cesse si Gabriel et lui avaient une liaison dans son dos. Elias avait tellement eu du mal à se faire entendre qu'il avait fini par hurler et pleurer. La réconciliation s'était faite sous la couette. La deuxième crise avait eu lieu la veille. Après le sport. Une nouvelle fois, le Norvégien avait calmé son compagnon avec une partie de jambes en l'air. C'était la seule façon dont Lilian semblait comprendre que son compagnon n'irait pas voir ailleurs. Lilian étant persuadé d'être le meilleur coup sur cette Terre. Ils avaient passé le reste de la journée au lit, son fiancé plus détendu et calme. Cela avait suffi à Elias pour oublier le comportement de son homme.

Ce matin-là, Lilian voyait une nouvelle fois le psychologue et avait demandé à être de l'après-midi toute la semaine alors qu'Elias était du matin. Le gendarme souffla dans sa voiture de fonction. Au moins, il avait pu se nouer d'amitié avec Gabriel. Il avait même réussi à avoir son numéro en suppliant Lilian qu'il voulait juste pouvoir lui parler. Le second avait accepté à condition d'avoir accès à tous les messages. Malgré toutes ces années à subir la jalousie maladive de Lilian, Elias n'avait jamais cessé de l'aimer. Il voyait en lui, la seule personne qui pourrait réellement l'aimer, la seule personne à le comprendre. Pourtant, il ne s'expliquait pas ses petits regards vers Gabriel et ses petites saccades dans son cœur quand il était proche de lui ou que le brun lui parler.

— Tu te souviens quand tu m'avais demandé ce qu'il se passait le fameux soir avec l'accident de voiture ? l'interpella Xavier. Je vais te retourner la question.

— Ce n'est rien, je suis juste déçu de ne pas être avec Lilian. Ce n'est pas contre toi, mais c'est mon conjoint, alors j'aurais aimé...

— Je vois ce que tu veux dire, mais c'est lui qui a demandé à échanger ses heures avec moi.

— Ouais, je sais bien, il doit voir sa psy ce matin.

Xavier arqua un sourcil et se pinça les lèvres.

— Ne le prends pas mal Eli, mais tu as déjà pensé que ce n'était pas sa psy qu'il voyait ? Car que veux-tu qu'il lui dise de plus en une semaine. Il a un trauma d'enfance ou quoi ?

— Ne dit pas de connerie Xavier... Il en a besoin.

— Trop souvent si tu veux mon avis. Écoute Elias, je ne veux que ton bien, je connais Lilian depuis très longtemps et je veux vraiment que tu saches dans quoi tu t'embarques réellement avant de te marier avec.

— Quel est ton problème, Xav ? Sans rire, pourquoi tu essayes de me faire rompre avec mon homme ? Tu sais des choses que j'ignore ? Car je t'assure que je serai toujours de son côté, c'est pour ça que je l'épouse.

Son coéquipier souffla, le visage toujours rivé sur la route. La jointure de ses mains était blanche sur le volant.

— Un jour, tu ouvriras les yeux sur la personne incroyable que tu es Elias, et ce jour-là, tu comprendras ce que je voulais t'éviter. Je t'apprécie énormément et je ne supporterai pas te voir tomber de ton nuage.

Elias leva les yeux au ciel. Comme s'il ne connaissait pas son fiancé par cœur. Oui, Lilian n'était pas facile à vivre et oui, il était égocentrique et jaloux. Au fil des années, ses défauts faisaient son charme et surtout, il avait prouvé à plusieurs reprises qu'il aimait Elias plus que tout. Il était là pour lui ressuyer ses larmes quand il pleurait, quand il se disputait avec sa famille, quand il avait passé une dure journée ou nuit. Encore hier soir, il l'avait massé dès qu'il avait senti les premières courbatures arriver suite à leur entraînement de la matinée. Lilian n'était pas parfait, mais il ne l'était pas non plus et pourtant ils s'aimaient plus que tout.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant