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Quand Gabriel passa la porte de la salle, il fût étonné de voir que Lilian et son futur mari étaient déjà là, à l'attendre sagement en tenue de sport. Si Lilian était habillé sobrement avec un simple T-Shirt gris et un jogging noir, Elias lui avait un débardeur blanc qui laissait apparaître une bonne partie de son torse et un short noir moulant. La bouche du pompier s'assécha et son cœur battit plus fort. Habituellement, il n'aurait pas regardé, mais il avait les tétons percés et ses cheveux attachés en un chignon rapide. C'était un tableau jouissif. Ne bande pas, ne bande pas ! se répéta-t-il. Il tenta de rester naturel.

— Salut, croassa-t-il de fatigue au couple et à son ami.

— Tu es en retard Gaby, le gronda Raphael. Tes amis ont attendu.

— Il est neuf heures cinquante, n'abuse pas non plus Raph.

— Rien à faire, tu sais déjà ce qu'il t'attend, va t'habiller et rejoins-nous.

Gabriel leva les yeux au ciel et souffla. Quand il revint vers ses trois amis, il constata qu'ils étaient déjà en pleine conversation.

— Ouais, il pourrait gagner des compétitions, mais il n'est pas intéressé, son travail est prenant.

— C'est du gâchis, répondit Elias au coach.

Ils parlaient visiblement de lui. Il détestait ça.

— Je suis là et je vous entends, grogna-t-il.

— J'en connais un qui est de bonne humeur dis donc, jubila Raphael.

Elias et Lilian échangèrent un sourire à la vue de leur ami bougon.

— Tu n'as pas dormi ou quoi ? demanda Raphael.

— Peu, avoua le brun. Mais ça ira, ne t'inquiète pas.

Raphael n'était pas stupide, la présence du couple empêchait Gabriel d'être tout à fait honnête avec lui. Il ne se dévoilait pas aussi vite.

— D'accord, tu commences par courir vingt minutes, puis corde à sauter pendant cinq minutes, une minute de repos, ensuite tu recommences la corde et après, on verra ce que l'on fait. Si vous êtes chauds, les gars, vous pouvez suivre son rythme.

Gabriel mit ses écouteurs et lança le tapis de courses à côté de Lilian. Il démarra à faible allure avant d'augmenter la vitesse petit à petit. Il faisait attention à sa respiration. Pour le moment, il savait qu'il ne souffrirait pas, Raphael y aller toujours crescendo. Les deux hommes à ses côtés avaient l'air à l'aise. Elias semblait courir plus vite que Lilian et ne semblait même pas s'essouffler pour le moment. Au bout de dix-huit minutes, Lilian stoppa sa machine. Il avait déjà l'air à bout de force. Pourtant, son corps paraissait sculpté, donc entretenu. Gabriel ne s'en préoccupa pas et continua sa course les deux minutes qu'il lui restait.

— Putain, comment vous faites pour être toujours frais ? demanda Lilian, le souffle toujours court.

— L'habitude, je dirai, lui répondit Gabriel en retirant ses écouteurs.

— Le fait que Xavier ou toi me fassiez constamment courir après les fuyards, se moqua Elias.

— Bah, je pense qu'il faut vraiment que je m'y remette.

— Ce n'est pas grave Lilian, ce n'est pas une compétition, le but, c'est simplement que tu t'échauffes et que tu ne te blesses pas après, le réconforta Raphael en posant sa main sur son épaule. Je vous laisse reprendre votre souffle et commencer la corde à sauter.

Elias sembla concentrer sur le T-shirt près du corps de Gabriel et le jeune homme devait avouer qu'il trouvait cela très flatteur. Si le Norvégien n'était pas à deux doigts de se marier, peut-être que Gabriel aurait pu faire une exception avec Elias. Lilian se racla la gorge, sortant son petit ami de sa torpeur. Le pompier ne voulait pas se retrouver encore au cœur d'une dispute, la deuxième crise de jalousie de la part de Lilian à son égard. S'il avait bien appris quelque chose sur Lilian, c'était qu'il était très jaloux et possessif. S'il pouvait enfermer Elias dans une tour dorée, il le ferait. Et Gabriel avait du mal à comprendre que celui-ci ne l'envoyait pas chier de temps en temps.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant