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En sortant de la salle de cinéma, Gabriel se sentait revivre. Elias avait été très tactile, lui prenant même la main par moment. Bon, c'était surtout lors des scènes qui faisaient peur, mais tout de même, ça lui suffisait. Il avait ri en voyant le plus vieux se cacher le visage une ou deux fois, appréhendant la suite du scénario de cette fameuse poupée. C'était un très bon moment et il voulait le revivre en boucle si cela était possible. Si le paradis existait, alors il venait tout juste de le quitter.

— Tu as aimé le film ? demanda-t-il à Elias, qui se tenait à côté de lui.

— Oui, il était top, même si je pense que mes petits moments de peur vont être pour toi, une super raison de se foutre de moi.

— Mais non, pour qui tu me prends voyons ?

Le ton taquin de Gabriel ne laissait aucun doute qu'il s'amuserait du comportement d'Elias pendant un long moment, mais le concerné n'était pas près de s'en plaindre.

— Et toi, tu as aimé ?

— Le film ou tes gestes ? Car j'ai adoré les deux.

Gabriel prenait de nouveau le dessus et en parlait avec une telle facilité que ça ébranlait Elias à chaque fois. Il gardait en tête le Gabriel solitaire ou qui ne parlait que très peu. Ce garçon triste et froid, dont la vie avait été un calvaire. Mais quand il flirtait, il devenait un homme plein d'assurance et ça plaisait à Elias.

— Pour les gestes, je recommencerai que si tu es sage, l'asticota Elias.

— Je le suis tout le temps, alors j'ai le droit à un geste de plus ?

Une image de lui, plaquant Gabriel contre la voiture pour l'embrasser de toutes ses forces lui vint en tête, mais il la chassa, ne voulant pas que son plaisir se fasse remarquer. Il ne manquerait plus que ça.

— On verra ça, si tu sais te contenir jusqu'à ton appartement.

Le clin d'œil qu'Elias envoya au plus jeune lui remua l'estomac. Il en voulait plus ! Il souhaitait qu'Elias lui donne tout de lui, dans les moindres détails.

— Oh, parce qu'en plus, tu penses pouvoir monter ? Je ne suis pas un garçon facile, il me faut au moins trois rendez-vous avant que tu puisses m'avoir dans ton lit.

— Je pensais qu'une heure avec moi suffirait, je suis plutôt déçu. Mais si c'est pour Oslo que je viens, c'est bon ?

Le simple fait qu'Elias était en train de jouer avec lui à ce petit jeu, lui prouvait qu'il était l'homme qu'il lui fallait. Il était maladroit, même quand il draguait, et pourtant le Norvégien fonçait droit dedans et lui prenait la main pour l'encourager encore plus.

— Si c'est pour Oslo, ça change tout, évidemment.

Elias rit de bon cœur et ce son aiguilla Gabriel a continué ses idioties. Il ne voulait plus qu'une chose, entendre Elias rire encore et encore. Ils montèrent en voiture dans une ambiance plus légère et rentrèrent chez Gabriel.

Arrivés à l'appartement, Elias posa sa veste sur une chaise tandis que Gabriel leur préparait déjà des chocolats chauds.

— Tu veux qu'on regarde la suite de la série qu'on regardait tous les deux ?

Elias n'osa pas dire au pompier qu'il l'avait fini sans lui, pendant ses vacances improvisées chez sa famille. Il se contenta d'accepter la proposition, simplement pour faire plaisir à Gabriel. C'était tout ce qu'il voulait pour le moment. Il ne souhaitait pas que cet instant magique s'arrête brusquement. Encore moins, rentrer chez lui, retrouver sa maison vide et sa solitude pesante. Il se posa dans le canapé et Gabriel vint le rejoindre avec deux tasses fumantes. Le plus jeune éteignit la lumière et ferma ses volets, les plongeants dans le noir, éclairés par la lumière de la télévision que Gabriel alluma.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant