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Elias sentait la moiteur de ses mains prendre de l'intensité tandis qu'il approchait de l'appartement du pompier. L'attente lui avait paru si longue aujourd'hui. L'excitation était à son summum, il voulait revoir Gabriel et d'après les messages du plus jeune, lui aussi était pressé. Cela lui avait procuré une sensation incroyable. En sortant de sa voiture, il lança un coup d'œil à l'immeuble avant de remettre correctement le col de sa chemise. Il avait voulu faire un effort vestimentaire, montrer à Gabriel qu'il prenait tout cela au sérieux. Il prit une inspiration, avant de se rendre à son coffre pour prendre le sac de courses. Il avait dit à Gabriel qu'il cuisinerait pour lui et il était plus qu'heureux de le faire. Entendre le bouclé le complimenter sur sa cuisine lui faisait tellement plaisir, il avait l'impression d'exceller au moins dans une chose. L'image de Gabriel qui le réprimandait sur cette réflexion lui vint à l'esprit et le fit sourire. Il était persuadé que le pompier était ce genre de personne, à vouloir voir le meilleur chez les gens et à leur faire comprendre. Pourtant, il n'était pas capable de voir à quel point il était lui-même extraordinaire.

Quand il sonna chez le plus jeune, Elias sentit la nausée le prendre. Il était persuadé que jamais rien ne l'avait autant stressé de sa vie, pas même ses rendez-vous avec Lilian. Il était tombé amoureux, plusieurs fois, mais jamais cela lui avait fait cet effet.

— Oui ?

La voix de Gabriel était enrouée. Il semblait se réveiller et Elias paniqua un instant. Et s'il annulait finalement ?

— C'est Elias.

— Je t'ouvre.

Le cœur d'Elias se serra. Gabriel paraissait bien moins content que ce matin. Peut-être que le pompier s'était rendu compte qu'il ne valait pas le coup. Cela fini d'abattre l'humeur du gendarme qui se rendit tout de même jusqu'à l'étage de Gabriel. Quand il toqua à sa porte, celle-ci s'ouvrit aussitôt et le pompier lui apparut comme gêné.

— Tu vas bien ? lui demanda Elias, la gorge nouée.

Gabriel hocha la tête timidement et lui fit signe d'entrer. Une masse noire vint lui sauter dessus en battant la queue.

— Du calme Oslo, gronda Gabriel en tentant de repousser son chien du corps du Norvégien.

La situation était étrange et une tension se fit ressentir. Les deux hommes ne se regardaient plus et Gabriel n'avait toujours pas répondu au plus vieux.

— Désolé, souffla le pompier. Je suis sur les nerfs, j'ai voulu faire le dessert, mais je me suis planté. Ça me déprime.

Elias ne put s'empêcher de souffler un rire de soulagement. Ce n'était donc que ça ? Il chercha les yeux de Gabriel, qui n'osait toujours pas relever son regard vers lui. Il flattait son chien, pour ne pas montrer plus que cela son anxiété.

— Gaby, regarde-moi. S'il te plaît.

Le concerné leva finalement ses pupilles et les ancra dans celles bicolores d'Elias. L'invité approcha sa main et caressa la joue rugueuse de Gabriel. Sa petite barbe de trois jours lui donnait un côté plus sérieux qu'il appréciait.

— Ce n'est qu'un dessert, d'accord ? Si tu veux, on va essayer de le refaire ensemble.

Gabriel ne put parler. Son cœur était trop rapide et son souffle était lourd. La main d'Elias sur sa joue l'électrisait. Il voulait l'embrasser, mais se souvenait qu'il devait laisser à Elias le temps de venir vers lui. Il s'était promis que le prochain baiser qu'il échangerait serait à l'initiative du gendarme.

Oslo sauta à nouveau sur l'arrivant et son maître, réclamant de l'attention. Elias sourit en se baissant à la hauteur du chien, qu'il flatta. Gabriel pouffa en pensant à quel point il était jaloux de son compagnon à quatre pattes. Oslo et Elias ne s'étaient pas vus souvent, pourtant le chien semblait comprendre que l'homme était important pour son maître et lui montra toute son affection.

FRELSEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant