NINA

Chapitre 24

- Allez sortez de là-dedans, on vous conduit à la prison.

Le gendarme attend que je me lève de mon lit en métal glacé, je prends mon temps, je réfléchis. Pas question d'aller en prison, je dois fuir et sauver Tom et Anna. Est-ce que je me sauve maintenant ou dans le véhicule ? Voler une arme, OK, mais après je fais quoi ? Putain Nina ! Concentre-toi ! Me dicte ma conscience sauf que dans mon cerveau tout s'embrouille. Mon passé revient à toute vitesse et mon futur a l'air d'être fichu.

Le gendarme me passe les menottes en m'observant, derrière lui un autre me fixe aussi. Ils ont peur que je fasse une connerie encore. Mais je n'arrive pas du tout à réfléchir. Je suis faible, frustrée de ne pas savoir comment agir, quoi dire et mes deux amours me manquent. Mon bébé. J'aimerais pouvoir tenir Anna dans mes bras et sentir l'odeur de son petit corps de princesse. Je veux les bras de Tom. Je veux ma vie d'avant ces deux fichus jours ici.

J'essuie mes larmes et les menottes font du bruit me rappelant que je ne sais pas quoi faire et surtout je suis minable comme jamais.

Je traîne des pieds, ça agace les gendarmes. Rien ne vient. Je monte dans la camionnette bleue. Je suis montée dans combien de camionnettes étant enfant ? Bien trop me souffle mon estomac qui se tord.

Je pleure sans pouvoir m'arrêter.

- Tenez.

Un des gendarmes me donne un mouchoir. Un geste humain dans mon infernale vie.

- Merci.

Je ne veux pas leur faire de mal. Ces hommes en uniforme n'y sont pour rien dans ce qui m'arrive. Ils ont des familles. Je ne peux pas les blesser ou pire les tuer. Pas eux. Avec Thomas, j'ai pris le chemin de la rédemption, les hommes que j'ai foutus dans un trou étaient des monstres, des démons de l'enfer. Ils méritaient leur sort. Marie a changé Nina.

Ils sont cinq hommes dans cette camionnette dont le celui qui conduit. En une soirée, j'en ai tué plus d'une cinquantaine et j'ai pris mon pied à le faire. Cinq hommes...