Chapitre 29

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Je suis totalement prête. Plus motivée, plus sûre de moi que jamais. J'ai réussi à m'inviter à l'orgie organisée par Oncle Tony et ses disciples odieux dans une habitation donnant sur la baie de Naples. Habillée d'une tenue plus que minime en skaï rouge, les cheveux coupés courts et rouges également, la marque de mon bras caché comme toujours par un épais bracelet, j'entre dans l'immense villa d'oncle Tony, je passe les portiques sans encombre, mon petit sac rempli d'accessoires de luxures et mon vagin contenant mon arme.

L'avantage, c'est que je ne connais pas les lieux, aucun souvenir de moi et des autres enfants ne traîne ici. Rien ne peut donc perturber mon esprit. Ma démarche est assurée, mes gestes calculés, je ne suis pas une petite souris fragile, je suis une chatte à la recherche de sa proie, et tel un félin, je vais jouer avec avant de la tuer. La villa entière pue le sexe, la débauche, ou plutôt la démence, les hommes et les femmes mêlent leur corps dans une danse machiavélique, drogués aux hormones du plaisir. L'alcool coule à flots, la drogue est en accès libre, cyprine et sperme tachent corps et tissus.

Je me faufile entre les groupes, entre les corps avec aisance jusqu'à arriver devant l'être immonde que je vais tuer ce soir. Assis sur un trône en hauteur, totalement nu, le sexe offert aux bouches de plusieurs jeunes adolescentes à genoux, il me fixe avec envie, son sourire le trahit.

D'un coup de fouet que je fais claquer au sol, je chasse celles qui ne sont encore qu'à mes yeux des gamines et je m'approche de lui avec la démarche la plus provocante que je puisse avoir. Il ne voit que moi, il salive, il perd pied. Ma chasse a commencé.

Je croque délicatement dans la pilule d'ecstasy que je cachais dans ma bouche, et je grimpe avec félinité vers le trône, léchant d'abord la cheville du vieil oncle Tony, puis ma langue remonte avec lenteur vers son sexe que j'ose laper, sa respiration, son agitation me le disent, il est à ma merci.

Il me dit des grossièretés que j'ignore, j'arrive aujourd'hui à le fixer dans les yeux, la drogue aidant un peu. Je me pose sur ses genoux, je me frotte, il transpire, il me touche enfin et sa langue vient se poser sur mon cou qu'il mange avec envie. Il me veut, rien que pour lui, je le ressens alors je joue, je le domine, je le laisse me toucher un peu, me mordre, mais je le garde à distance. Je dois lui donner l'envie d'être seul avec moi, il doit s'imaginer que je serais son objet de désir rien qu'à lui et je pourrais faire ce que pourquoi je suis venue.

Notre jeu dure plusieurs minutes, il grogne quand je le repousse, et puis d'une geste de la main, il appelle un de ses sbires postés non loin de lui. L'homme vient me prendre par le bras, j'ai juste le temps d'attraper mon petit sac et il m'entraîne vers une chambre, première étape réussie.

Il ne tarde pas à me rejoindre, excité comme jamais. Mais j'ai eu le temps de vider mon petit sac d'accessoires que j'ai positionné discrètement sur le lit. La petite fille en moi hurle quand je le laisse ôter mes discrets vêtements. Il déballe le paquet cadeau que je suis, tout en me disant des mots crus. La petite fille que j'étais avait aussi été un cadeau. Il m'avait frappée, violée et quand je le pousse sur le lit pour lui monter dessus, il a regard vicieux et son instinct de mafieux a laissé place à un fort appétit sexuel qu'il ne peut retenir. Je le fixe avec toute la haine qui monte en moi. Il ne voit rien venir, ses doigts cherchent mon intimité, sa bouche mord mes seins, j'empoigne les menottes que j'avais sorties de mon petit sac et je lui en passe une au poignet.

– Tu veux jouer à ça ma belle ?

Je ne réponds pas, je le force à s'allonger encore plus, marchant à quatre pattes au-dessus de lui et j'accroche la menotte au lit pendant qu'il tente de manger mon entrejambe. Je me redresse, j'ondule et attrape discrètement l'autre menotte et je refais la même chose. Je sais pertinemment que ces menottes ne tiendront pas longtemps hélas, elles sont faites en plastique puisqu'il ne fallait pas qu'elle soit détectée, mais elles feront l'affaire, je l'espère. Le voilà, les bras maintenus au lit, le sourire pervers sur ses lèvres humides.
Je joue avec son corps, je lèche son torse, mords ses lèvres, remue sur son sexe.

– Putain, t'es chaude toi...

Quand je me penche pour chercher ses lèvres, j'empoigne le dernier objet caché sous l'oreille. Un bâillon en silicone que je lui mets fortement dans la bouche, il se débat un peu, mais j'arrive à lui attacher. Son regard est furieux, il tente de crier, mais rien ne s'échappe. Je jubile.

– Nina, Nina, je vais te faire saigner par tous les trous...

Je lui murmure les mots exacts qu'il avait dits à la petite fille de six ans que j'étais.
Son regard devient celui de l'effroi, il a compris. Je lui donne son dernier plaisir, je me retourne sur lui, lui offrant mes fesses puis la vue de mon vagin, duquel je sors les fameuses boules de geishas.

L'objet en main, je me repositionne. À genoux de chaque côté de ses jambes pour les maintenir serrées, je le fixe quand j'enroule le fil de nylon sur son sexe en érection encore. Et je serre le fil, je tire de toutes mes forces pendant qu'il tente de se défaire de ses liens. Ma haine est si grande, que je prends vraiment du plaisir à voir le sang couler lentement de son sexe et les larmes couler de ses yeux. Je resserre encore et encore le nylon jusqu'à ce que la peau cède et je l'entends émettre un cri de douleur quand le sang se répand enfin avec force entre ses jambes. J'ai détruit un bout du monstre. Je le regarde suer de douleur, s'étouffer dans ses cris que le bâillon retient. Finalement la douleur est si forte qu'il n'a même plus la force de tirer sur les menottes. Je ne pouvais pas espérer mieux.

Je m'habille en essuyant au maximum le sang sur moi pendant qu'il se vide du sien. Combien de temps va-t-il falloir pour qu'il meure ? Je dois être certaine de sa mort. Je dois terminer mon travail avec regrets. Je prends un coussin que je pose sur son visage horrifié et je m'assois dessus pendant plusieurs minutes. Je chante ma berceuse. Son corps gesticule comme il peut, puis c'est le silence. Déçue de le voir mourir si vite, je retire le coussin et contemple ses yeux révulsés.

– J'aurais tellement aimé faire mieux, dis-je au cadavre d'oncle Tony avec déception.

Je me dirige discrètement vers la fenêtre que j'ouvre. Premier étage, je peux descendre sans trop de difficultés, enfin, c'est ce que je crois, je vais littéralement laisser ma peau contre les ronces qui grimpent sur le mur, mais qui m'aident à poser les pieds au sol. La nuit est là, je me fais légère et rapide quand je fonce sans me retourner vers le grand portail où sont figés deux grands types. J'aperçois la voiture de Pablo garée à peine plus loin.

Je me tape une fesse, un des types sursaute et je m'accroche à son cou aussitôt en enroulant une de mes jambes sur la sienne et je l'embrasse avec fougue sous le rire niais de l'autre.

– Elle est chaude celle-là, balance-t-il joyeux.

Je vais vers lui et lui roule aussi un patin à le coller contre la grille. Cette fois-ci, c'est son collègue qui se marre. Je lui empoigne gentiment l'entrejambe, le laissant sans voix, un dernier coup de fouet contre le sol, je m'éclipse rapidement vers la voiture qui démarre aussitôt mes fesses posées sur la banquette arrière.

– J'ai coupé la bite à ce connard ! hurlé-je avec folie et bonheur. J'ai buté cet enfoiré ! Oncle Tony est mort !

Je crie de joie, je pleure aussi en affichant un énorme sourire tandis que la voiture s'éloigne de mon crime. Je n'ai pas été aussi heureuse depuis longtemps. Heureuse. Je le suis ce soir. La petite fille en moi me remercie, peut-être aussi celle du lapin bleu, peut-être aussi tous les enfants que ce monstre a tués par sa perversité. Je suis heureuse.

La fête pour la mort du vieux Tony a duré plusieurs jours. Alcool et drogue ont coulé à flots. La musique avait envahi mes sens, j'ai dansé de bonheur.

Mais la réalité me rattrape toujours, me laissant peu de répit. Quelques jours après notre euphorie, Pablo nous a quittés. Nous avons été obligés d'abandonner son corps devant les urgences. Après les rires sont vite venues les larmes. Pour combler ma tristesse, je me suis rapidement remise à tuer des proxénètes. Tuer est devenue mon antidépresseur.

NINAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant