Chapitre 2

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Mon homme est rentré, il a directement filé sous la douche, et quand il me rejoint dans la cuisine, je le trouve très beau. Il est craquant mon Tom. Il embrasse tendrement notre fille qui s'agite avec un biscuit sur sa chaise haute, puis vient déposer un doux baiser derrière mon oreille.

- Ça sent bon et pas que le repas, me dit-il souriant.

- Tu as passé une bonne journée ?

- Loin de vous, ce n'est jamais une bonne journée.

Il dresse la table, avec un magnifique sourire aux lèvres en glissant quelques mots gentils à Anna avant de justifier son retard.

- J'ai un peu traîné, je suis désolé. Raymond voulait à tout prix m'offrir un verre chez Mimi après la réunion. Je n'ai pas pu refuser.

- On ne refuse pas un verre offert par le maire ! Dis-je amusée en posant la casserole sur la table.

Il me sourit. Si je m'écoutais, je lui sauterai dessus et je lui ferai l'amour sur la table ou par terre ou alors je le traînerai de force jusqu'au vieux canapé et je lui monterai dessus avec fougue.

- C'est quoi ce regard Marie ?

Je me suis fait lever en train de le reluquer et fantasmer.

- J'ai follement envie de toi.

Il s'approche de moi et m'enlace en souriant. Ce magnifique sourire qui m'a fait craquer la première fois où je l'ai rencontré il y a trois ans de cela. Le plus beau des sourires.

- Je ne dirai pas non ma jolie Marie, mais je suis debout depuis 4h du matin, j'ai passé ma journée avec des vaches et des vieux. J'ai eu le droit, dit-il en déposant des baisers dans mon cou, à la soupe au potiron de Michelle et au fromage qui pue des pieds d'Alfred. Au petit coup de gnôle de Béber. Je meurs de faim et de fatigue.

- Je te donne à manger et ne pense pas y échapper, après je te mange, lui dis-je en me mordant les lèvres.

Je suis follement amoureuse de lui. J'ai tout le temps envie de lui, de ses bras, de ses baisers, de sentir son corps chaud. Je suis en manque dès qu'il est absent trop longtemps. Je l'aime éperdument mon Tom.  Il est la lueur de ma sombre vie. Il est mon souffle nouveau. C'est mon homme. Un homme simple, banal peut-être aux yeux de n'importe qui, mais pour moi, il est tout ce que je voulais.

- Je me laisserai faire, je n'ai plus de force souffle t-il à mon oreille avant d'aller s'asseoir près de notre fille.

Nous mangeons tous les trois. Il me raconte sa journée puis nous observe sa fille et moi.

- Et vous les filles ? Vous avez fait quoi de beau aujourd'hui ?

- Une balade avant la pluie, une longue sieste aussi et de la cuisine !

- Tu as coupé du bois aussi ? J'ai vu la tronçonneuse dehors.

Merde.

- J'ai voulu, mais la chaîne a déraillé.

- Marie... Je t'ai dit que j'allais couper le bois. Je sais bien que tu voulais que je t'apprenne à utiliser la tronçonneuse, mais bon, c'est à moi de le faire. T'imagines si les voisins te voient couper du bois, l'image qu'ils vont avoir de moi ?

- Les voisins les plus proches sont à un kilomètre... Tu ne vas pas perdre ta virilité, t'inquiètes.

Je me marre et il ronchonne. C'est que dans un petit village rural comme là où nous vivons, les préjugés ont la vie dure. Les ragots aussi. Et Thomas fait partie des plus jeunes du village avec ses trente-sept ans. Mémé Pascale, la doyenne va avoir 98 ans !

- Ma virilité, je la perds dès qu'on est au lit... soupire-t-il comme il aime souvent me le rappeler.

Mon homme est un peu dérangé par nos ébats amoureux. On va dire que j'ai beaucoup, mais vraiment beaucoup plus d'expériences niveau sexe que lui et ça le met mal à l'aise. Il n'a connu que deux femmes si j'ai bien compris. Une petite-amie au lycée agricole. Une autre femme avec qui, il a vécu une année, ici à la ferme, mais elle s'est vite enfuie, ça puait trop. Il s'est occupé de ses parents, décédés aujourd'hui. Il s'est donc oublié. Il est resté célibataire longtemps, très très longtemps, pensant même finir vieux garçon comme pas mal d'hommes dans le coin. Du coup, mon homme, il n'est pas très expert ni à l'aise. Au début, j'ai joué les femmes sans trop d'expériences pour ne pas le froisser, mais comme je suis folle de lui, je n'ai pas pu résister à l'envie de lui faire découvrir des choses, de lui donner du plaisir car il le méritait et au final, du sexe vanille, nous sommes passés parfois à des activités plus coquines alors...

- Je t'aime.

Ce sont les mots que j'aime lui dire tout le temps. Il a changé ma vie, il est ma vie et il m'a fait une jolie petite fille comme dans mon rêve de gamine. Je voulais un prince charmant et une petite fille pour l'appeler Anna comme ma douce maman. Je voulais un peu de bonheur. Voilà, j'ai tout grâce à lui. Rêve réalisé et pourtant, j'étais mal partie dans la vie, très très mal parti.

NINAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant