Chapitre 30

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Je contemple Anna qui s'est endormie sagement dans le lit d'une place de l'hôtel où nous avons décidé de nous reposer un peu. Nourrie, changée, elle est paisible. Tom entre dans la chambre, les bras chargés de quelques courses faites au supermarché d'à côté. Je l'attendais avec impatience. De peur qu'il sorte sans moi et qu'il puisse lui arriver quelque chose, mais aussi parce qu'il tient dans ses mains de quoi me soigner.

- On n'a plus d'argent liquide, soupire-t-il.

- Ce n'est pas grave, nous n'en avons plus besoin.

Il jette un œil vers Anna et me rejoint sur le bord du lit où je tripote avec douleur la blessure par balle faite sur mon flan.

- La balle est encore dedans, je ne pense pas qu'elle ait touché quelque chose sinon je serais déjà tombée, tu comprends ? Mais il faut l'enlever.

- T'es malade ? Je ne peux pas faire ça ! crie-t-il.

- Chut tu vas réveiller Anna. Tom, tu peux le faire, j'ai confiance en toi.

Je pose ma main sur la joue de mon homme qui a retrouvé des couleurs après avoir pris une douche. Il sent bon, son regard a retrouvé un peu de sa brillance. Je lui souris, je l'aime et j'ai peur de le perdre, peut-être l'ai-je déjà perdu ?

- Je suis désolée.

Il ne dit rien alors je m'allonge sur le lit, relève mon tee-shirt sur lequel du sang a séché. Le mien, le leur ? Je ne sais pas. Je me semble faible et surtout épuisée. Je regarde Tom préparer la pince à épiler, le coton, la bouteille de désinfectant, et la petite trousse de couture qu'il a acheté et qu'il regarde d'un œil méfiant. Il s'approche de ma blessure avec la pince à épiler, ses mains tremblent. Il tente de me dire quelque chose, mais bafouille.

- J'ai confiance Tom.

Alors avec la délicatesse et sérieux, il s'applique à retirer la balle coincée dans le peu de gras que je possède. Il me soigne sans lever un œil vers moi. Douceur et efficacité. Quand vient le moment de me recoudre, il me regarde enfin.

- T'es certaine que ça va tenir avec cette merde de fil fabriqué en Chine ?

Je pouffe de rire et ça me fait mal au ventre. Il rit à son tour. C'est certainement nerveux, mais ça nous fait du bien. Je me retiens de ne pas hurler quand il me recoud, car j'ai mal et je suis à bout de force. Tant et si bien que je sombre rapidement dans l'obscurité.

NINAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant