Hazel, c'était cette femme invisible qui se fondait toujours dans la masse. On ne la voyait jamais.
Elle avait une vie tranquille. Elle venait de rompre avec son premier amour, était en froid avec sa mère, refusait de payer des séances chez un psyc...
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chapitre sept : Karola
HAZEL GARDNER.
Athènes, Grèce.
— Le cours est terminé, annonçai-je à ces étudiants de première année qui étaient installés en face de moi.
Je donnais des cours à l'université pendant mon doctorat, quelques cours par-ci, par-là, avant l'obtention de mon Saint Graal, mon doctorat. C'était un rêve que j'espérais bêtement atteindre pour le privilège de me voir répéter en continue : « mais vous savez, il y a peu de place en école doctorale et réussir sa soutenance demande beaucoup d'efforts ».
Une version égocentrique de moi-même attendait patiemment cet instant de ma vie. Et l'autre était complètement apeuré par toutes les choses que cela entraînerait. Les conférences, les articles, les recherches, le poste de maître de conférence que j'allais pouvoir tenter d'obtenir... tout me faisait peur et m'attirait en même temps.
Et la dernière partie de moi, savait parfaitement ce qu'elle attendait de cette fin de doctorat et que ce n'était pas de se vanter. Loin de là.
En ce moment, ma vie ce résumait à cela : être attirée et effrayée en même temps.
Je rangeai mes affaires et répondis aux quelques questions qu'on vint me poser. Je n'étais pas à l'aise en public. Je ne savais même pas pourquoi je m'étais lancée dans cette aventure, mais c'était fait à présent et je ne pouvais plus reculer. J'enfilai un masque pendant mes rares heures de cours et pendant les pauses, je partais m'enfermer dans les toilettes pour pleurer.
C'était éprouvant de donner des cours, même à des adultes. Je ne savais jamais si je n'étais pas en train de me ridiculiser. Parce que, j'étais tellement nulle que c'était possible. La voix dans ma tête me le rappelait sans cesse. Je n'étais qu'une minable pour elle, elle n'avait aucun doute dessus.
Une fois cette tâche terminée, je me dirigeai vers ma voiture. Je devais rentrer, me changer et aller retrouver Lucas pour ce foutu dîner. J'avais invité mes parents dans un restaurant sans rien leur dire. Ils étaient non loin d'Athènes pour le week-end c'était l'occasion. Je n'avais aucune idée de ce qu'ils allaient penser de la situation.
J'allais leur annoncer mon mariage après tout. Je savais qu'ils ne s'y attendaient pas. Se marier était une forme de réussite pour eux. Et j'étais leur personnification de l'échec.
Rien que de penser à cet instant où nous serions autour de la même table avec mes parents et les siens, j'avais la nausées. J'avais clairement l'impression que je n'allais pas tenir. Je devais peut-être annuler.
Arrivant proche de ma voiture, je l'ouvris et montai dedans avant de poser mes affaires sur le siège passager. Je pris mon téléphone pour regarder mes messages dont notamment un de Lucas me redonnant l'adresse pour ce soir. Comme si je pouvais oublier cette adresse, je faisais des cauchemars de cet instant depuis trois jours...