chapitre huit : trois mois
HAZEL GARDNER.
Athènes, Grèce.
Des présentations.
Des salutations.
Des conversations.
Mon cerveau avait du mal à suivre tout ce qu'il se passait autour de moi. La table était ronde. Mon beau-père et mon futur beau-père étaient installés l'un à côté de l'autre. Ma mère était entre son mari et moi, Lucas à ma droite et sa mère à côté de lui. Je fixais la table depuis quelques secondes, incapable de suivre la conversation qui avait lieu.
Un bourdonnement incessant bloquait mon ouïe tandis que mon coeur pompait comme si j'allais mourir bientôt. Je haïssais cette sensation de quitter son corps, de ne pas se rattacher, de ne pas bouger, entendre, parler. J'avais l'impression d'être plus vulnérable que jamais.
Une main glissa sur mon genoux et je me mis à frissonner en tentant de la virer parce qu'elle me dérangeait. Elle se retira au bout de quelques secondes. Je regardai mon beau-père qui me fixait tout en parlant investissement immobilier avec le père de mon faux futur mari.
Ses yeux transpercèrent froidement les miens. Nous ne nous apprécions pas beaucoup. Lucas m'avait touché uniquement pour donner le change devant nos parents. Ma mère écrivait des messages et la mère de Lucas était autant perdu que moi.
Il approcha sa tête de l'oreille de sa mère avant de lui parler. Elle réagit de nouveau, lui offrant un grand sourire. Elle avait l'air si douce. Elle contrastait énormément avec son mari.
— Bon.
La voix grave de Lucas avait imposé le silence. Tout le monde, y compris moi, le regardait en attendant la suite. Plus j'étais à ses côtés plus je voyais qu'il n'était en rien un patron de bar, comment j'avais pu le croire un bref instant en le rencontrant ?
— Si nous vous avons réuni, hormis le fait que nous voulions que vous vous connaissiez, c'était pour vous annoncer quelque chose, commença-t-il.
Il attrapa ma main sur la table et entrelaça nos doigts avant de me regarder, presque amoureusement. Il était incroyablement fort pour faire semblant. S'il n'avait pas été mafieux, il aurait certainement pu jouer dans des films.
— Nous nous connaissons depuis quatre mois, et pas un seul jours depuis que j'ai rencontré votre fille, je ne cesse de penser à elle.
Je manquai de rire face à l'histoire que nous avions pris le temps d'inventer en espérant sincèrement qu'ils la goberaient. Elle en était ridicule. Mais on croyait vraiment qu'ils allaient la prendre au sérieux.
— Et c'est parce que votre fille m'a tout l'air d'être la femme de ma vie, que j'ai trente-deux ans et plus envie d'être seul, que je souhaite l'épouser, annonça-t-il. Si j'ai demandé à ce que nous soyons autour de cette table ce soir c'est pour vous demander votre accord de faire de cette femme, ma femme.
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HAZEL
RomanceHazel, c'était cette femme invisible qui se fondait toujours dans la masse. On ne la voyait jamais. Elle avait une vie tranquille. Elle venait de rompre avec son premier amour, était en froid avec sa mère, refusait de payer des séances chez un psyc...