TW : Automutilation.
-
chapitre quinze : apaisante
HAZEL GARDNER
Thessalonique, Grèce.
Froide.
Sa place était froide. C'était évident qu'il n'avait pas dormi à côté de moi. Mais où alors ? Il n'était que six heures du matin, je ne pouvais pas me réveiller maintenant, mais je n'arrivais pas à me rendormir, j'étais obnubilée par son absence.
Merde Hazel, on s'en branle d'où il a dormi.
Non.
Non parce qu'outre le fait que je l'avais attendu quand il avait quitté la chambre, on devait se marier. Les gens allaient croire qu'il me trompait j'allais passer pour une conne.
On allait me prendre pour une idiote que son mari ne respectait pas, qu'il trompait même avant leur mariage. Peut-être même allais-je passer pour une femme là uniquement pour son argent. Et d'une certaine manière, ce n'était pas faux.
Mon coeur s'alourdissait alors que l'angoisse du regard des autres me happait. Je détestais cela. Je ne voulais pas. Pitié. J'allais me ridiculiser. On me regardait déjà comme la folle du village. Je n'avais pas besoin de cela.
Je me relevais en ressentant une violente crampe, dû à mes règles, qui me fit gémir. Des larmes naquirent dans mes yeux. Je souffrais le martyr. La nature me cassait les couilles. Je devais sincèrement aller supplier cette foutue gynécologue de me foutre n'importe quel moyen de contraception pour qu'elles disparaissent.
J'avais reculé ces derniers temps, n'ayant réellement pas envie de me prendre encore un discours infantilisant dans la gueule. Je ne voulais pas que l'on me dise qu'à mon âge ne pas avoir de contraception était une connerie, qu'ensuite j'irais me plaindre quand je serais enceinte. Je ne voulais pas entendre encore une seule fois que la douleur était normale. Aucune douleur n'était normale.
Je pris mon téléphone pour écrire un rapide message à Lucas. Est-ce que j'allais passer pour une gamine en lui demandant de ramener son cul avant qu'on pense que j'étais cocue ? Oui. Et j'en avais rien à foutre.
Mes bras se mirent à me démanger alors que j'entrai dans la salle de bain. Je faisais peur à voir, vraiment très peur à voir. Mes bras brulaient littéralement sous mon tee-shirt. J'avais l'impression de ne pas avoir dormi.
Je savais ce que je voulais et je savais que je ne pouvais l'assouvir parce que je n'avais rien emmené. Puis mon regard se porta sur la trousse de toilette de Lucas laisser là. Mes pas me guidèrent près de celle-ci et je l'ouvris rapidement pour fouiller à l'intérieur. Et je les trouvai rapidement. Ses putains de lames.
VOUS LISEZ
HAZEL
RomanceHazel, c'était cette femme invisible qui se fondait toujours dans la masse. On ne la voyait jamais. Elle avait une vie tranquille. Elle venait de rompre avec son premier amour, était en froid avec sa mère, refusait de payer des séances chez un psyc...