chapitre trente-et-un : trahi
LUCAS IAONNIS
Athènes, Grèce.
Je reposai la dernière pile de vêtements de Hazel dans notre armoire. Je ne voyais même pas pourquoi Milena avait touché à ça. Je lui avais dit de faire comme chez elle, mais ce n'était qu'une manière de parler. Et puis elle devait loger chez ma mère, pas ici.
Pourquoi avait-il fallu que je sois con au point de demander à Hazel où est-ce qu'elle allait dormir ? J'aurais dû directement dire à Milena que ce n'était pas possible.
— Elle est pratiquante ? Demanda mon ex dans mon dos.
Je soufflai. De quoi parlait-elle encore ? Je me tournai pour la regarder avancer dans la chambre.
— Parce qu'elle se couvre, alors...
— Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
— Lucas... j'essaie juste de savoir avec qui tu es, c'est tout. Je ne pensais pas qu'elle était ton style de femme. Je n'avais même pas compris que vous étiez ensemble. En fait, je ne savais même pas que tu étais en couple.
— Marié, corrigeai-je. Je suis marié.
— Je ne le savais pas. Tu ne m'avais pas dit.
Pourquoi aurais-je dû lui dire ? Plus rien ne nous liait. Notre enfant était morte.
Cette pensée m'arracha violemment les tripes. Je revoyais Hossanna si innocente. Je la revoyais mourir aux creux de mes bras.
Une colère sourde me remplit. Je détestais revivre cet instant où j'avais tout perdu.
— Je n'ai pas de compte à te rendre, tu as décidé de partir et de ne pas me donner de nouvelles.
— D'accord, je mérite ta colère, mais...
Je ne l'écoutai plus. Mon téléphone vibra et je vis un message de la part de Keril. Super, il ne manquait plus que lui.
« Faut qu'on se parle »
Je lui répondis rapidement avant de lui dire de venir au bar. Je lâchai Milena qui me parlait toujours.
Une fois dans ma voiture j'envoyai un message pour savoir comment allait Hazel. J'avais une boule au ventre en me disant qu'elle pouvait peut-être se faire du mal. Je n'avais pas envie. Je ne voulais pas qu'elle se fasse encore souffrir.
Hazel me répondit simplement avec un emoji pouce en l'air. Elle voulait me parler le moins possible.
Une fois au bar, je montai directement dans mon bureau, Keril m'attendait déjà. Il était nerveux. Je le voyais à la manière dont il faisait les cent pas.
— Qu'es-ce que tu me veux ? Lui demandai-je en refermant la porte derrière moi. Parce que je suis occupé.
— Tu baiseras Hazel plus tard !
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HAZEL
RomanceHazel, c'était cette femme invisible qui se fondait toujours dans la masse. On ne la voyait jamais. Elle avait une vie tranquille. Elle venait de rompre avec son premier amour, était en froid avec sa mère, refusait de payer des séances chez un psyc...