chapitre douze : mon monde
HAZEL GARDNER.
Athènes, Grèce.
Midi trente.
Je quittai la bibliothèque pour marcher vers le parking en suivant les instruction de Lucas. J'avais travaillé sur ma thèse pendant toute la matinée et à présent quelqu'un devait venir me chercher pour aller à des essayages de robes.
Je devais trouver une robe rapidement puisque Lucas avait décidé de nous laisser que peu de temps avant le mariage. Je ne réalisais pas encore que j'allais faire cela. J'allais me marier avec un homme que je connaissais à peine et qui m'hébergeait.
J'aurais pu y aller seule à ces essayages, mais ma voiture a lâché hier et pour une question d'égo j'avais refusé d'emprunter une des voitures de Lucas.
En fait, c'était compliqué. Depuis plus d'un semaine à présent, je vivais chez lui, mais depuis l'incident du repas de famille, il ne m'avait quasiment pas adressé la parole.
Je l'entendais râler la nuit sur le canapé et j'entendais ses crises de colère, mais je restais sagement dans mon coin. Ce Lucas me terrifiait.
Avançant dans l'université, je croisai Hector, un doctorant avec qui j'avais l'habitude de parler de temps à autre aux détours des couloirs. Cela faisait quasiment trois années que nous nous croisions, parlions, et que nous nous entraidions quand nous en avions besoin.
Enfin, l'entraide était compliqué à voir en école doctorale, c'était en réalité un milieu relativement compétitif. On voulait tous avoir les meilleurs sujets, les meilleurs idées. Nous voulions être les meilleurs en tout pour se faire un nom, devenir des gens respectés dans notre milieu.
— Tu es libre pour manger ? Me demanda-t-il après m'avoir salué.
— Non, du tout.
— Mince, une prochaine fois ?
— Avec plaisir. D'ailleurs, j'ai lu ton article, il était très intéressant, dis-je en continuant d'avancer.
Et il me suivait à son tour. Nous marchions côte à côte pendant qu'il me répondait :
— Merci, j'ai passé un sacré moment à le faire, mais je ne t'apprend rien.
Si. Complètement. On ne m'avait jamais demandé de faire un article, enfin si, on m'avait bien approché pour un article, mais finalement, je n'avais pas été retenue. Au point que je doutais sincèrement que ce doctorat soit ma voie. J'allais probablement échouer.
— D'ailleurs, je voulais te demander si on pouvait...
— Hazel ! Appela une voix beaucoup trop froide pour moi.
Non. Pitié, non.
Hector regarda vers la voix et je fis de même pour voir Lucas s'approcher de moi. Il avait une chemise et un pantalon à pince. Il donnait l'air de sortir d'une grosse réunion d'entreprise.
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HAZEL
RomanceHazel, c'était cette femme invisible qui se fondait toujours dans la masse. On ne la voyait jamais. Elle avait une vie tranquille. Elle venait de rompre avec son premier amour, était en froid avec sa mère, refusait de payer des séances chez un psyc...