vingt-neuf

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chapitre vingt-neuf : éponger ma haine

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chapitre vingt-neuf : éponger ma haine

LUCAS IAONNIS

Athènes, Grèce.

J'étais dans une situation complexe.

J'avais laissé Hazel ce matin-là, elle dormait et je ne l'avais pas réveillé. J'avais passé une heure à la regarder, calée contre mon torse elle dormait comme rarement.

Dans le bureau du bar, je regardai au travers de la vitre le monde qui s'installait, mais je savais parfaitement que mon esprit était ailleurs. La veille, j'avais passé ma soirée avec Hazel à regarder le film que ma mère avait fait réaliser à propos de notre mariage.

Elle me subjuguait, j'avais vraiment envie de lui donner le meilleur. Mais est-ce que je pouvais le faire ? Je ne le savais même pas. À force, je passais tellement de temps avec elle que j'étais amoureux.

Je pensais que personne ne dépasserait Milena, la mère de ma fille, mais Hazel était clairement différente. Milena et moi nous étions jeunes. À présent, j'avais dépassé la trentaine. Je ne cherchai pas Milena en Hazel, jamais. Elles étaient deux femmes parfaitement différentes. Et c'était ce que j'aimais chez elle.

Mon téléphone vibra pour m'indiquer que j'avais un nouveau message et je le pris pour voir que c'était Nirkos. Je fronçai les sourcils en lisant :

« Helio est mort, je fais quoi de son cadavre ? »

« Comment ça ? »

« Je suis allée chez lui parce qu'il m'a appelé, il est mort depuis quelques temps. Je fais quoi ? Je le laisse où je m'en débarrasse ? »

« Touche à rien et appelle la police, on s'en branle »

Le demi-frère d'Hazel était mort. J'envoyai un message à Will, je savais qu'il était actuellement devant chez moi à épier sa cousine. Bien qu'entre lui et moi les choses étaient très compliquées, je savais qu'il détestait son oncle et qu'il ne laisserait pas le père de Hazel toucher à sa fille.

J'avais une certaine pression en me disant qu'elle était potentiellement en danger. Je ne voulais pas. Elle ne devait pas être en danger, ce n'était pas possible. Je devais la protéger au maximum.

Et puis finalement, elle pouvait aussi se retourner contre moi et mes trahir. Mais ça, je ne voulais pas l'imaginer.

— Lucas ?

La voix de Sybille me sortit de mes pensées et je la regardai attentivement, elle était en train de regarder des dossiers sur le bureau. Mes yeux s'agrandirent en reconnaissant les contrats avec Hazel. Je me rapprochai rapidement pour lui ôter des mains les deux paquets de feuilles.

Sybille avait le teint pâle et les mains tremblantes. Elle croisa mon regard. Dans ses yeux je lisais cette même petite chose que lorsque je lui avais dit que je ne l'aimais pas : elle était déçue.

HAZELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant