chapitre trente-quatre : mettre en danger
Castleton, Angleterre.
Je n'avais pas remis les pieds de l'autre côté de la Manche depuis que j'en étais partie à dix ans. Y retourner était assez étrange, je devais l'admettre d'autant que depuis trois semaines, Lucas et moi nous vivions étrangement.
Il restait toujours proche de moi, toujours à veiller sur ma personne, mais nous ne parlions pas. Nous ne nous touchions pas. Plus rien. Et ses paroles me demandant si je voulais divorcer tournaient encore dans mon crâne.
Il ne s'était pas excusé, et je n'avais pas réitéré ma demande de coucher avec lui. C'était la crise dans ce que les gens appelait « notre couple ».
J'étais seule en Angleterre, Lucas ne pouvait pas venir. Je devais le représenter, c'était mon rôle. Je ne comprenais rien de ce que je devais faire et je ne pouvais pas dire que l'aide de Karola était utile. La mère de Lucas ne me parlait quasiment pas.
Elle savait. Elle nous avait clairement entendu. Nous n'en parlions plus, mais elle était froide et distante. Je lui avais menti. Je l'avais trahis.
Elle était sensible, elle s'était attachée à moi. Elle avait réellement cru que son fils avait trouvé une femme qui l'aimait. Mais c'était du mensonge. Du moins, en partie, parce que merde, j'aimais Lucas. Je l'aimais de tout mon coeur.
Je mourrais d'envie de prendre un vol, de rentrer chez lui et de lui hurler que je ne partira pas. Jamais. Qu'il faudrait qu'il me chasse pour que lui et moi nous en finissions. Mais je ne pouvais pas.
La mariage d'Elias et Leo avait lieu dans quelques heures et je regardai sans cesse mon téléphone. J'avais envie que Lucas me fasse la même surprise qu'à Milan, qu'il apparaisse, mais ce n'était pas possible.
Il me manquait. J'avais envie que cet étau sur mon coeur cesse de se resserrer. Mais ce n'était pas possible. Je me regardai une dernière fois dans le miroir et je me retins de pleurer pour ne pas ruiner mon maquillage.
On toqua à la porte et je regardai celle-ci s'ouvrir sur Karola. Ses longs cheveux noirs tombaient en cascades sur ses épaules. Elle s'avança sans rien dire de plus, me jaugeant. Je regardai son reflet en sentant mes mains trembler.
C'était probablement le meilleur moment pour enfin mettre des mots sur les révélations de Lucas et moi au milieu de son salon. Elle avait l'air fermé, sûrement parce qu'elle m'en voulait.
— Je suis désolée, dis-je en première.
— Pour ? M'avoir menti ? Nous avoir menti à tous ? Ou bien pour t'être laissée emporter dans cette histoire avec mon fils ?
— Les deux reconnus-je.
— Hazel, c'était stupide.
Je me tournai pour plonger mes yeux dans les siens. Elle me sourit tendrement avant de s'avancer. Malgré la peine qu'on avait causé, elle restait toujours gentille et douce. Elle était trop bonne pour ce monde.
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HAZEL
Любовные романыHazel, c'était cette femme invisible qui se fondait toujours dans la masse. On ne la voyait jamais. Elle avait une vie tranquille. Elle venait de rompre avec son premier amour, était en froid avec sa mère, refusait de payer des séances chez un psyc...