Chapitre neuf : mon coeur
HAZEL GARDNER.
Athènes, Grèce.
Tout compte fait, peut-être qu'annoncer mes fausses fiançailles à mes amis était une mauvaise idée. Les filles avaient trainé Hyppolyte au bar alors qu'à la base je voulais leur parler uniquement à elle.
Mais bon, peut-être que le faire pour tous, d'un seul coup était la meilleure de mes options ? Pourquoi je tremblais toujours autant ?
J'avais vraiment peur des réactions. Elles allaient être mauvaises, je le sentais. Je n'avais pas envie de supporter des remarques quelconques au sujet de mes choix.
— Regardez le canon là-bas ! Lança Hyppolyte en faisant allusion à cette brune qui travaillait avec Lucas.
Je ne me rappelais pas de son prénom, mais elle était toujours dans les parages. Elle avait toujours un oeil sur lui.
— Mais du coup, Soraya, tu as des nouvelles de ton coup de la dernière fois ? Demanda Sandra.
— Les filles, je...
— Oui, on a recouché ensemble. Vous savez la dernière fois je vous avais dit qu'il n'était pas en forme, là, il l'était, faut voir comment il était incroyable. Encore plus que la dernière fois.
On me coupait, sans jamais m'écouter. C'était moi qui avait demandé leur attention, pas l'inverse et pourtant, ils étaient en train de me faire me sentir plus invisible que jamais.
— En fait...
— Je rêve d'un truc pareil. Tu ne veux pas me le prêter ?
Je n'arrivai pas à en placer une depuis une heure et demi. J'en avais marre. J'avais juste envie de quitter le bar. Je voulais les laisser en plan et ne jamais rien leur dire, mais je devais le faire.
Je n'avais plus réellement d'autres choix. Remarque, mes amis avaient probablement oublié que quand j'avais proposé cette soirée, j'avais inscrit dans mon message que c'était afin de leur parler de quelque chose. Mais j'avais rapidement compris que ma nouvelle n'était pas à l'ordre du jour.
— Hyppo, c'est lui le type dont je te parlais, fit Sandra. Celui qui me mate et qui a payé nos conso la dernière fois.
Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir qu'elle parlait de Lucas. Quand nous étions dans ce bar, c'était certains qu'elles parlaient de Lucas à un moment ou un autre.
J'avais choisi ce bar parce que c'était le siens et qu'ainsi je n'allais pas complètement le déranger avec cet instant ridicule de mise au courant de mes amis. Cette idée était bête et c'était la mienne, pour changer.
Avec les filles, nous étions installées à la table de la dernière fois, celle légèrement à l'écart où j'avais oublié mon téléphone. Un silence s'installa autour de la table alors que les yeux de Sandra s'agrandirent.
VOUS LISEZ
HAZEL
RomanceHazel, c'était cette femme invisible qui se fondait toujours dans la masse. On ne la voyait jamais. Elle avait une vie tranquille. Elle venait de rompre avec son premier amour, était en froid avec sa mère, refusait de payer des séances chez un psyc...