trente-neuf

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chapitre trente-neuf : mémoire

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chapitre trente-neuf : mémoire

HAZEL GARDNER

Athènes, Grèce.



De : peteyraptis@gmail.com

À : hazelgardner@gmail.com

Objet : Soutenance de thèse.

Bonjour Hazel,

Je vous confirme que l'ensemble du jury a bien pris en compte le changement de votre date de soutenance.

Encore un bon rétablissement à votre mari.

Bien à vous.

Petey Raptis.



Je soufflai en verrouillant mon téléphone. J'étais censée soutenir ma thèse dans deux semaines mais pour l'heure c'était impossible. J'étais incapable d'aligner deux mots sur les économies souterraines alors que Lucas n'était pas réveillé.

Il avait été opéré, stabilisé et rapatrié en Grèce depuis deux semaines à présent. Mais il n'avait pas encore repris connaissance. Ils l'avaient mis dans un coma artificiel car il souffrait trop. Il devait se réveiller, mais nous ne savions pas quand.

Ni dans quel état.

Je revoyais encore le médecin en face de moi dans ce bureau froid et son coeur m'expliquer que son crâne avait subit de nombreux traumatismes. Ils étaient presque certains qu'ils n'allaient pas perdre en mobilités, mais pour la mémoire c'était différent.

Pour tout pleins de raisons médicales ils étaient presque assurés qu'il allait avoir des pertes. J'attendais peut-être au chevet d'un homme qui ne me reconnaitrait pas.

J'avais le coeur serré à l'idée qu'il ne se rappelle pas de sa fille. Je savais que c'était une chose importante pour lui et j'allais m'en vouloir à vie s'il l'oubliait.

Karola me relayait dans cette chambre d'hôpital. J'y étais la plus part du temps, mais elle m'obligeait à aller faire des pauses, souffler dehors, manger, boire un café. Je commençai à connaître toutes les infirmières du service.

Elles aussi m'avaient pris en pitié. Elles me réveillaient pour aller me nourrir, pour souffler. Parfois, elles tentaient juste de me faire parler pour ne pas que je me retrouve avec trop de choses sur le coeur.

Nous avions enterré Sybille. Je revoyais encore cette mère pleurer sa fille unique. Son hurlement me réveillait la nuit. J'avais appris par Leo qu'elle avait commencé à bosser avec eux justement pour lui payer des soins. Elle s'était sacrifiée pour sa mère.

Le jumeau de Lucas se remettait comme il pouvait, je savais avec certitude que quand son frère serait de nouveau en état il prendrait le temps pour faire son deuil et souffler. Il le méritait après tout, les dernières semaines avaient été éprouvantes pour tout le monde.

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