trois

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TW : Santé mentale / dépression / automutilation

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chapitre trois : dette

HAZEL GARDNER.

Athènes, Grèce.

    — Il avait un putain de coup de rein ce type, je vous jure que j'hurlais tellement fort, j'ai cru que la voisine allait appeler les pompiers, lança Soraya.

    Mon regard était toujours dans celui de cet homme. Il était énigmatique, je n'arrivai pas à le déchiffrer, mais il me faisait frissonner rien qu'avec ses yeux. Je voyais légèrement la cicatrice sur son visage mais je m'en rappelai parfaitement.

    Je maintins mon regard dans le siens, dans une volonté que je ne comprenais pas. Pourquoi je voulais tant continuer de le regarder de la sorte ?

    — Hazel, tu m'écoutes ? Demanda mon amie.

    Je regardai alors la blonde qui avait visiblement terminée de raconter son histoire, du moins, elle s'était arrêtée dans son récit. Elle but dans son verre avant de continuer :

    — Ça fait combien de temps que tu n'as pas baisé toi déjà ?

    Je me crispai. Bordel, elle ne pouvait pas continuer de parler de son cul ? Il fallait qu'elle parle du miens ?

    — Quatre mois, à moins qu'après Keril tu te sois faite soulever, répondit à ma place Apolline.

    L'air peinait à trouver mes poumons. Mon sang avait des difficultés à se recharger en oxygène. J'avais l'impression que j'allais m'effondrer la tête la première contre la table. Dans les vapes je ne pouvais pas répondre, c'était tant mieux après tout.

    — Je... commençai-je. On est obligé de parler de moi ?

    Les filles reprirent une autre conversation me laissant alors me noyer dans mon flux de pensées incessantes. Elles hurlaient dans mon crâne et me donnaient l'impression d'être prisonnière de moi-même. Elles m'étaient tellement insupportables que j'avais envie de me frapper la tête contre un mur. Je haïssais cette part de moi, celle qui voulait sans cesse me saboter. Me faire abandonner.

    Mon regard chercha de nouveau celui de cet homme mais je ne le trouvai pas. Il ne me regardait plus. Tant pis.

    Mon esprit divagua de nouveau, je n'avais pas envie d'être là. J'avais tout sauf envie d'être dans un bar avec des amies parce que je voulais être chez moi. Chez moi, dans mon lit, à pleurer comme les trois dernières semaines.

    Rien que d'y repenser, ma poitrine se serrait de nouveau. C'était ridicule de pleurer autant. Je pleurais la femme que j'étais comme si je m'étais aimée un jour. Je m'aimais autant que j'aimais la voix dans ma tête.

HAZELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant