Hazel, c'était cette femme invisible qui se fondait toujours dans la masse. On ne la voyait jamais.
Elle avait une vie tranquille. Elle venait de rompre avec son premier amour, était en froid avec sa mère, refusait de payer des séances chez un psyc...
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chapitre vingt-deux : je le veux
HAZEL GARDNER.
Proche de Delphes, Grèce.
Lucas conduisait.
Nous venions de nous marier, nous devions aller dans cette demeure non loin de Delphes à deux heures d'ici pour la soirée, et il conduisait pendant que je regardai par la fenêtre.
J'avais passé les quinze première minute du trajet à fixer mon alliance. C'était un anneau argenté avec une pierre encadrée de deux autres pierres plus petite de chaque côté. Elle était bien trop belle pour un faux mariage.
Les paroles de Sybille tournoyaient dans ma tête. J'essayais de faire abstraction. Mais les images qui s'imposaient à moi me donnaient la nausée. Je les voyais tous les deux en train de coucher ensemble.
Et moi qui pensait que c'était Jersey et qui quelque part était rassurée de me dire qu'ils ne se voyaient que très peu, en réalité, c'était son assistante. D'après Sybille, plus rien ne s'était produit entre les deux depuis des mois.
Mais est-ce qu'elle n'avait pas voulu me rassurer ? Pourquoi Lucas aurait-il mentionné son existence dans notre contrat pour ne rien en faire ? Et puis, s'ils étaient si intimes que ça, pourquoi elle ne savait pas que c'était faux entre nous deux pour être rassurée ?
— Alors tu ne couches plus avec Sybille ? Demandai-je.
Lucas fronça les sourcils.
— Elle l'a... plus ou moins avoué, expliquai-je rapidement.
— Non, répondit-il. Plus depuis des mois, pourquoi ?
— Pourquoi tu as mis son existence dans le contrat ? C'est pour la garder sous le coude au cas où l'envie soit irrépressible ?
— Non, c'était pour que tu évites de te faire des films sur ce que j'attendais de toi. Je ne voulais pas que tu penses que je voulais coucher avec toi.
Mon sang se glaça, mon coeur se brisa et mon cerveau s'arrêta brièvement. Il venait réellement de dire ça ? Je venais de prendre un coup de poignard en plein coeur.
Moi j'avais envie, mais lui n'avait pas envie de moi, c'était officiel.
Je me tus, je n'avais pas la force de lui faire comprendre que j'étais blessée, et puis cela serait idiot. De toute façon, nous n'étions rien l'un que pour l'autre. Nous ne formions qu'un mensonge alors rien ne servait de se faire du mal à lui parler, j'allais ignorer tout ça.
Mon rôle n'était pas d'être blessée par ses paroles, mais de feindre l'épouse amoureuse. Et en réalité, c'était un crève-coeur. Je n'avais jamais voulu me marier, continuer à vivre, mais maintenant que j'y étais contrainte, merde, j'aurais aimé qu'il ait juste légèrement envie de me baiser.