C'est un nouveau départ que souhaite Célia. Loin de l'opulence et l'agitation de New York, elle pensait trouver un petit coin tranquille.
Elle n'était pas préparée à le rencontrer, pas prête à ce qu'il chamboule ses projets ni tombée sous le charme...
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Annoncer à ma famille mon départ a été plus difficile que je ne l'imaginais. Ma mère est ce qu'elle est, mais je sais qu'elle veut notre bonheur avant toute chose, du moins, c'est ce que j'ai toujours pensé. Sa réaction lors de mon annonce m'a blessée plus que je ne l'aurais cru. Ses paroles blessantes m'ont heurtée d'une manière que je ne pensais pas possible. Son dégoût de me voir mettre à la poubelle tout ce qu'ils m'avaient donné m'a fait hésiter. Je savais qu'elle ne prendrait pas la nouvelle avec joie, mais jamais je n'aurais pu penser que ça se passerait de cette façon. Je n'attendais pas son soutien ou peut être que si, ce que j'attendais en tout cas, c'est qu'elle comprenne que ma vie n'était pas ici. Ma sœur quant à elle n'a rien dit, mis à part que j'étais ridicule avec ma crise d'adolescence à vingt-cinq ans. Elle ne comprend pas mon besoin de m'éloigner de tout ça. On a toujours été très différente, donc sa réaction ne m'a pas plus étonné que ça.
Heureusement, mon père, lui, était heureux pour moi. Depuis petite, il m'a toujours soutenue dans mes choix, a toujours accepté ma différence et je l'en remercie. Savoir que j'ai son approbation et son soutien m'a permis d'oublier les réactions des deux femmes de ma famille. Mon frère lui était déjà au courant et a vendu mon projet mieux que moi. Il a également remis à sa place ma mère en disant que ma décision n'était pas un coup de tête, mais une décision mûrement réfléchie en le prouvant grâce au dossier que j'avais fait ainsi que les préparatifs effectués en amont de mon départ. Je n'ai rien laissé au hasard afin de prouver que tout ceci n'était pas une lubie, mais une envie bien réelle et réfléchie.
Je pense que sans son intervention, je n'aurais pas pris la peine de tout expliquer sur mon départ. Je me serais contenté d'expliquer mon objectif en allant là-bas, rien de plus. Comme toujours, il a su faire ce que j'étais incapable de faire, imposer mes choix.
Lorsqu'il a été l'heure de partir, mon père m'a serrée fort dans ses bras tout en me disant à quel point il était fier de moi et me souhaitais la réussite de mes rêves même si j'allais terriblement lui manquer. J'ai aussi pleuré, laisser ma famille derrière moi est un réel déchirement malgré les avis partagés sur ma décision. Ils sont ce qu'ils sont, mais ça reste ma famille, les personnes les plus importantes à mes yeux.
Le vol a été long, l'impatience n'a pas aidé et mon aversion pour les trajets en avion non plus. J'adore voyager aux quatre coins du monde, mais l'avion a toujours été une épreuve pour moi. J'aurais pu y aller en voiture, mais j'étais trop pressée d'arriver là-bas pour faire neuf heures de route. L'euphorie en sortant de l'avion était présente, bien plus que je ne l'avais imaginé et le bonheur de voir le panneau Welkom to Wilmington en arrivant au terminal a été un moment de bonheur intense. Et pourtant, je n'étais pas encore au comble du bonheur.
Alors que je récupère mes bagages, le stress de ce nouveau départ me serre le ventre. J'ai vécu seule ces dernières années, mais toujours proche des miens et de mes amis, ici tout est différent, je suis seule, réellement seule pour la première fois de ma vie et je ne sais pas du tout comment ça va se passer. Tout ce que j'espère, c'est que je ne fais pas une erreur.
