C'est un nouveau départ que souhaite Célia. Loin de l'opulence et l'agitation de New York, elle pensait trouver un petit coin tranquille.
Elle n'était pas préparée à le rencontrer, pas prête à ce qu'il chamboule ses projets ni tombée sous le charme...
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La soirée avec Hailey me fait du bien. Penser à autre chose que le montage de meubles et ma dispute avec Aiden est ce qu'il me fallait. Je me prends la tête avec tout ça depuis cinq jours maintenant et j'avais besoin d'un break, et j'espère que celui-ci sera révélateur. J'ai envie de lui pardonner, j'ai envie de le retrouver, il me manque. En deux mois, il a pris tellement de place que c'en est affolant. Je suis devenue droguée à lui, une vraie accro et me retrouver séparée de lui si violemment me brise. Je n'ai pas été sevrée et je pense que le temps ne me sèvrera pas de lui, de son odeur, de ses bras.
Affalée sur le canapé, le coussin d'Aiden dans les mains alors qu'on observe une scène que je déteste autant que j'adore, je profite qu'Hailey soit à fond dans la dispute qui se joue à l'écran pour m'enivrer de l'odeur d'Aiden. J'ai l'air désespéré et au fond je crois que je le suis. Mon cœur me hurle de retourner vers lui et ma raison me dit de patienter encore, de ne pas me précipiter.
— Je te vois. Chuchote la voix d'Hailey contre mon oreille.
Je sursaute, ce qui lui tire un rire et moi je me cache derrière l'oreiller.
— Oui, cache-toi pour profiter de l'odeur de mon frangin. Je t'ai grillé, Célia !
Je reste cachée quelques secondes puis elle m'enlève ma cachette avant de me tirer dans ses bras.
— Il te manque, n'est-ce pas ?
— Oui.
— Tu comptes lui pardonner ?
Je reste silencieuse. Une larme roule sur ma joue. Je souffre, il souffre et je m'en veux d'écouter ma raison plutôt que mon cœur. Je m'en veux de lui faire du mal.
Égoïste. me souffle ma conscience.
Et elle a raison. Je suis égoïste, je pense à moi et mes malheurs, je ne pense pas au mal que je lui fais et que je vois. Il a suffi que je plonge dans ses iris tout à l'heure pour me rendre compte de la souffrance que je lui fais ressentir. Égoïste, rancunière, méchante. Voilà les trois mots qui me caractérisent et me brisent. Cette constatation me fait fondre en sanglots.
— Célia...
Les bras d'Hailey se resserrent autour de moi et je pleure contre elle. Je suis incapable de calmer mes pleurs, incapable de soulager cette douleur dans mon cœur et de faire taire cette voix en moi qui me balance tout le mal que je pense de moi.
— Calme-toi, tout va bien. Ce n'est pas grave si tu n'es pas encore prête. Laisse-toi du temps. Tu l'aimes, c'est indéniable, mais il t'a caché des choses et c'est normal que tu aies besoin de temps pour les digérer.
On reste comme ça de longues minutes. Il me faut un temps fou pour me calmer et je me rends compte que c'est la première fois que je pleure autant pour un garçon, que c'est la première fois que je me sens aussi mal et que je souffre autant.
