Chapitre 37

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Dans ses bras, je me suis sentie enfin complète et apaisée

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Dans ses bras, je me suis sentie enfin complète et apaisée. Il a toujours eu cet effet sur moi, mais dans le moment de faiblesse où j'étais, il a compris que c'était tout ce dont j'avais besoin. Ne pas me voir au réveil l'a inquiété, je l'ai ressenti quand il est entré dans la maison, je l'ai entendu dans sa voix. Et ce n'étais pas la simple inquiétude de savoir si j'allais apprécier son geste, mais celle viscérale, celle où on a peur pour l'autre.

Parler avec lui, entendre ses mots, ses excuses m'a fait un bien fou. Lui poser mes questions m'a apaisée, enfin ça a apaisé le fait que j'avais besoin de réponse. Dire que je suis sereine après ses mots serait mentir. J'ai peur pour lui, pour sa famille, pas pour moi. S'il doit m'arriver quelque chose, c'est que c'était écrit comme ça. Mais imaginer un monde où il n'est plus là me rend malade, imaginer un monde où je ne le verrais que dans un parloir me fait peur. Je ne sais pas si je suis prête à ça, si je supporterais de ne plus l'avoir à mes côtés comme avant.

Mon changement d'attitude l'a blessé, je le sais, mais j'ai besoin de digérer, de me faire à l'idée que du jour au lendemain il pourrait m'être enlevé. Je ne veux pas lui donner de faux espoirs qu'il croit que tout va bien alors que je cogite.

Lâche comme je suis, j'ai fait des heures supplémentaires pour ne pas prendre le risque de le croiser. Je ne sais pas encore quoi lui dire, quoi faire.

En rentrant, je trouve une nouvelle enveloppe, la dernière si j'ai bien compris. Encore une fois, il a profité de mon absence pour venir la poser et ça m'a fait sourire. Je pose mes clés et m'installe avant de l'ouvrir. Une nouvelle photo s'y trouve et pour la première fois, je ne lis pas la citation ni ne regarde l'image. Je me concentre sur la lettre en premier.

« Mon amour,
voilà ma dernière partie, la plus importante à mes yeux.

Douze ans se sont écoulés depuis que j'ai mis les pieds au club pour la première fois. J'ai pris en grade, j'ai évolué, j'ai grandi et pris des responsabilités. Le club n'est pas seulement un regroupement d'hommes en marge avec la société et la loi, c'est surtout une famille, celle que j'ai recherchée étant petit, celle dont j'avais besoin pour me porter là où j'en suis. Sans eux, je ne serais pas l'homme que je suis aujourd'hui. Ils ont été là dans les moments les plus sombres de ma vie, ils m'ont soutenu, aidés, protéger et pas seulement moi, ils ont pris les jumeaux sous leur protection comme ils l'auraient fait avec leur proche et pour ça, je ne pourrais jamais assez les remercier. La plupart des gens les voient comme des montres, moi je les vois comme mes sauveurs.

Mais cette lettre n'a pas pour but de clôturer l'histoire de mon passé, mais plutôt de parler de mon présent et mon avenir. J'ai eu peur, je me suis caché derrière de faux prétextes pour ne pas assumer ma vraie peur, celle viscérale, celle qui me broie de l'intérieur.

L'abandon, je l'ai connu à deux reprises. La première avec mon père et la deuxième ma mère. Je sais que ce n'est pas de sa propre initiative qu'elle m'a laissé tomber, qu'elle nous a laissé tomber. Sa maladie est responsable de tout cela, mais malgré le fait que je le sache, le ressenti reste le même. J'ai voulu me protéger, ne pas tomber amoureux, ne pas me laisser submerger par mes sentiments pour toi, par peur de finir briser le jour à ton tour tu m'abandonneras et donc j'ai fait en sorte que tu me fuis sans m'en rendre compte.

The Brother's of Apocalypse - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant