Nao x Kakashi

18. Mochi mochi

Ce matin là, il se rendait comme chaque jour depuis presque une semaine auprès de Nao. Elle était toujours hospitalisée, son poumon avait donné du fil à retordre aux soignants. Mais elle avait suffisamment récupéré pour pouvoir bientôt poursuivre sa convalescence à domicile.

Sa sortie semblait être imminente. Et Kakashi était impatient de pouvoir à nouveau la retrouver en tête à tête.

En effet il n'avait encore pas eu l'occasion de se retrouver seul avec elle depuis son opération. Soit un de ses amis était présent ou bien Kushina, ou une infirmière... Impossible d'avoir une conversation intime avec elle puisque leurs proches étaient toujours dans leurs pattes... Il n'était déjà pas du genre démonstratif, alors se révéler ainsi devant eux c'était impensable ! Il se contentait donc d'être juste là. Fidèle à lui même, taciturne et silencieux sur la chaise près de la fenêtre.

Mais son air désintéressé, le regard bien souvent rivé sur l'horizon du village derrière la vitre pour se donner un genre, ne pouvait berner bien longtemps ses compagnons. Ils avaient tous perçu à un moment donné ou un autre les nombreux instants où il était en train de bader devant les sourires de la convalescente. Et clairement, ils connaissaient tous leur ami aux cheveux d'argent par cœur, les hôpitaux ou la compagnie tout court ne faisaient que rarement partie de son programme habituel.

Alors Rin se débrouillait plus que jamais d'être elle aussi présente au maximum. Elle en était même venue à planifier un roulement avec Kurenai pour être sûre de ne jamais laisser Kakashi seule avec Nao. Ça en devenait ridicule, et elle se détestait de faire une fixette comme ça. Même sa meilleure amie commençait à essayer de la raisonner. Kurenai avait d'abord voulu encourager son amie dans cette voie, mais plus le temps passait plus elle réalisait que Rin n'éprouvait pas de l'amour à proprement parlé, ce n'était pas juste, pas sain. Rien de bon ne pouvait en découler, ni pour elle, ni pour son ami masqué. Et sa perspicacité et son don pour cerner ce genre de choses lui confirmaient que la jeune fille aux yeux bleus était une aubaine pour le fameux ninja-au-cœur-de-pierre. Mais Rin s'accrochait désespérément...

Kakashi et Nao n'avaient donc pas reparlé de cette fameuse nuit, de ce premier baiser. Mais la présence quotidienne du Gris rassurait Nao. S'il était là, c'est qu'il ne regrettait sûrement pas, non?  A l'inverse, il était également difficile pour Nao de lui faire comprendre quoi que ce soit sans se compromettre elle aussi devant leurs camarades. Elle avait compris que le Gris était très pudique sur ses sentiments, et le moment adéquat ne se présentait jamais. Elle était reconnaissante, parce que finalement elle ne passait pas un seul instant à être seule à s'ennuyer ou broyer du noir. Elle était toujours bien entourée. Elle avait vraiment rencontré des personnes en or sur qui compter. C'était seulement lorsqu'une infirmière jugeait que la bande était bien trop bruyante ou que Nao devait se reposer qu'elle se retrouvait seule. Mais elle n'avait pas le temps de subir cette solitude car en parfaite élève, sitôt la porte passée par ses amis, elle ne se faisait pas prier et s'endormait épuisée. 

Kakashi avait tenté à plusieurs reprises de s'introduire de nuit dans la chambre de la jeune fille, que ce soit par la porte ou même par la fenêtre. Il était certain au moins de ne pas être dérangé par un Asuma curieux ou un Gaï indiscret pour sceller leur union par des promesses qu'ils n'avaient pas eues le temps de verbaliser. Il espérait également pouvoir être présent si Nao était prise à nouveau d'angoisses. Mais des membres de l'Anbu l'en avaient vite dissuadé. Même si Kakashi n'était pas une menace, il savait pertinemment que son Sensei avait raison d'être intransigeant. Sa belle était sous bonne garde, elle avait réellement besoin de repos et c'était le plus important. Il s'était fait une raison, les ordres étaient indiscutables. Il lui restait plus qu'à prendre son mal en patience. Il attendait donc cette sortie plus que quiconque.

Et ce jour sembla arriver... Pour une fois, Kakashi était accompagné de Gaï lorsqu'il gravit les escaliers jusqu'à la chambre de Nao.

En effet ce matin là, le Ninja à la combinaison verte l'avait attendu à l'aube devant chez lui avec pour objectif de le challenger évidemment. N'ayant pas fait beaucoup d'exercices durant cette semaine, Kakashi avait accepté sans rechigner. Ils avaient ainsi exécuté une multitude de pompes en tout genre. A deux mains, une main, avec poids, à l'envers, à la verticale... Et bien d'autres exercices tous plus saugrenus les uns des autres, comptant sur l'imagination débordante de Gaï.

Après une bonne douche chacun, étonnement revivifié malgré ces exercices burlesques et intenses, ils s'étaient donc dirigés avec entrain vers l'hôpital, les bras chargés de sacs remplis de friandises. Ils s'étaient arrêtés en chemin dans une pâtisserie afin de ramener à Nao et leurs camarades, sûrement de passage dans la journée, quelques dangos, des monakas, des melopans et toutes sortes de petits mochis.

Sauf qu'ils avaient bien vite déchanté. Nao n'était plus dans sa chambre... Et personne ne répondait non plus sur le pas de la porte de son appartement...

Kakashi s'était pourtant fait une joie d'avoir enfin découvert ce lit d'hôpital vide. Cela ne pouvait que signifier qu'elle était enfin rentrée chez elle et ils s'étaient empressés d'accourir dans son quartier. Mais pourquoi personne ne semblait être là ?

Les deux adolescents décidèrent de monter sur les toits afin de jeter un œil par les lucarnes. Les mochis et autres douceurs dévalèrent la pente de la toiture et atterrirent sur les pavés de la ruelle un peu plus bas lorsque Kakashi avait soudainement lâché le sac et était parti en flèche en direction du bâtiment officiel du Kage du village.

Gaï s'était alors penché à son tour, ne comprenant pas quelle mouche avait piquée son compagnon...

L'appartement était complètement vide. Pas un seul meuble ni traces de vie.