Nao x Kakashi

8. Sur la tête, dans la tête, en tête à tête.

Le lendemain matin, après une nuit difficile, elle décida de s'aventurer aux abords de son quartier pour rompre sa solitude angoissante entre 4 murs. Elle flâna ainsi de rue en rue, s'appliquant à ne croiser aucun regard malgré l'évidente bienveillance des habitants qui la saluaient tous les deux pas sur son passage. Elle répondait sans lever la tête, et devait surement paraître bizarre.  Peut être qu'ils se demandaient qui était cette sale gamine impolie? Elle veillait aussi à bien identifier des points de repères sur son chemin pour ne pas se perdre. Elle finit par distinguer les 3 têtes de pierre des chefs du village au nord sculptées sur la falaise. Elle eut terriblement envie d'y grimper pour pouvoir admirer Konoha vue d'en haut, s'éloigner des rues grouillantes et surtout afin d'honorer l'une des promesses du défunt Uchiha. Elle suivit donc de grandes rues qui menaient au plus près de la falaise. Puis s'engagea sur le sentier escarpé qui serpentait jusqu'au sommet. Elle croisa quelques promeneurs lors de son ascension, puis une fois arrivée au dessus de la tête du 1er Hokage, elle eut le souffle coupé face à la vue qui s'offrait à elle. Elle décida de sauter un peu plus bas sur la chevelure de pierre du 2e, afin d'être tranquille. Elle observait le village, immense, foisonnant de vie, et de couleurs... Au loin elle apercevait les forêts qui l'entouraient, elle devinait des cours d'eau à l'est et apercevait à peine des monts enneigés à l'ouest. Elle s'adossa à la roche et contempla tout ce spectacle, la brise lui caressant le visage. Elle se sentait presque bien. Presque.

Kakashi qui était non loin d'elle dans un renfoncement de la touffe du 3e, avait camouflé sa présence en la sentant arriver. Il avait d'abord cru que c'était Gaï qui le traquait pour un énième duel. Gaï était particulièrement tenace depuis leur retour. Il savait que c'était la seule et unique manière de son ami pour lui montrer son soutien... c'était une excuse pour passer plus de temps avec le Gris et surtout ne pas le laisser seul. Il en avait conscience mais finalement c'était ce qui agaçait le plus Kakashi. Bien sûr il était reconnaissant envers Gaï ou ses amis tout court mais il voulait être seul. Il s'était réfugié ici, pour lire le bouquin de Jiraya. Pour n'avoir à affronter personne avant cette cérémonie qu'il redoutait tant. Celle où il devrait faire bonne figure et ne pas s'effondrer aux yeux de tous comme il l'était à l'intérieur de lui même. Cérémonie où il ne se sentirait pas à sa place puisqu'il se sentait responsable de la mort de son coéquipier. Il redoutait déjà les regards sur lui comme il en avait tant vus sur son père et lui même lorsqu'il était plus jeune. A cette simple pensée, il sentit la bile lui remonter le long de l'œsophage. Mais voilà que ce n'était pas le petit Ninja pot de colle qui s'était installé à quelques mètres... C'était Elle. Elle venait à lui. Cette fille... celle qui hantait ses pensées depuis ces quelques jours où elle était entrée dans sa vie, dans sa tête même, à faire remonter des souvenirs atroces. Elle aussi, qui était étrangement entrée dans son cœur alors qu'il voulait le fermer à double tour.

Il l'observa discrètement. Qu'est ce qu'elle était belle. Elle était de profil. Et s'était attachés les cheveux simplement en une queue de cheval haute un peu lâche. Quelques mèches poussées par le vent venaient parcourir ses joues, sa nuque, son cou... il se surprit à les jalouser. Elle portait un débardeur noir et un simple survêtement foncé. Mais elle était tout aussi belle que la veille dans sa tenue beige chez leur Sensei... Il se remémora également leur 1ere soirée chez Ichiraku où il avait tout fait pour ne pas la reluquer. C'était la 1ère fois qu'il l'avait vue en tenue civile, propre et coiffée, bien plus soignée que la jeune fille en détresse qu'ils avaient trouvée dans la fôret de bambous. Même si il ne l'avait pas autant admirée que chez son Sensei, ce soir là il était certain qu'elle n'avait laissé personne indifférent, même ses camarades avaient été un peu trop ouvertement sous son charme. Cela l'avait tellement agacé qu'il en était devenu fou. A tel point que cela l'avait poussé inexorablement à faire n'importe quoi ce soir là: prendre la place de Gaï, accepter le duel, la serrer dans ses bras... Contre lui, sa chaleur, son parfum, il eut chaud tout à coup. Et la brise qui tourna à ce moment là ne l'aida pas à se ressaisir car avec son odorat aussi développé que le clan Inuzuka, il se prit de plein fouet son odeur aux notes à la fois sucrées et fraîches.