Nao x Kakashi

10. Crémaillère

Une fois chez Nao, chacun s'émerveilla, avec retenue tout de même, sur l'appartement et la déco des filles. Tous encore chamboulés par la cérémonie, ils se contenaient par respect, mais étaient soulagés d'être ensemble après ce moment si difficile. Anko mit la musique en sourdine. Et chacun discuta en petit comité ici et là. Ils étaient un peu serrés dans ce petit nid, mais c'était suffisant. Les filles s'étaient accaparées le canapé, les garçons dispatchés sur les chaises de bar, ou directement au sol en tailleur. Nao servit une citronnade à chacun et ils levèrent tous leur verre en direction du portrait de leur ami disparu.

Ils se remémorèrent encore ensemble quelques anecdotes concernant le Brun. Les minutes défilèrent et l'atmosphère triste et sérieuse se dérida petit à petit. Genma proposa un jeu à Gaï, Asuma et Kurenai. Ils avaient collé des morceaux de parchemin sur leur front et devaient deviner quel personnage leur voisin de droite leur avait attribué. Kakashi et Ebisu les regardaient jouer. Ce dernier s'esclaffant sur les tentatives désespérées de Gaï, bien loin de trouver la bonne réponse inscrite au dessus de ces épais sourcils. Rin et Hayate eux, se disputaient gentiment sur le prochain morceau de musique à diffuser. Nao, elle, ne savait pas trop quoi faire. Elle finit par disposer les différents mets qu'elles avaient préparés sur la petite table et sur le bar. Les convives étaient ravis et piochèrent avec délice dans les plateaux tout en poursuivant leurs discussions. Anko prit le relais pour le service des boissons. Et la musique plus entraînante finit par dérider Rin, Kurenai et Gaï qui se mirent à danser et chanter comme des fous. La liesse des 3 rock stars gagna tout le groupe. Et bon nombre d'entre eux se mirent à les rejoindre sur la petite piste improvisée une fois les meubles poussés contre les murs. Nao riait de voir Gaï se déhancher comme jamais. Le ninja à la coupe au bol était si souple que ses poses en combinaison verte moulante offraient un spectacle assez comique. Il attrapa Nao au passage et la fit tournoyer dans le peu d'espace qui le leur permettait. Genma fit de même avec Rin. Tandis que Kakashi, lui adossé au mur depuis un long moment, ne lâchait pas la belle aux yeux bleus du regard. Elle était douloureusement éblouissante le sourire aux lèvres. Il sirotait habilement et furtivement, sans jamais dévoiler son visage, le jus de fruit que Anko venait de lui servir pour la 3ème fois, ne perdant pas une miette de la chorégraphie improvisée de ses camarades. Les heures passèrent, et la fête battait son plein. Seul Ebisu s'endormait sur le canapé malgré le bruit ahurissant de la musique et des rires. Genma et Asuma jouaient à d'autres jeux de cartes sur le bar. Les 4 filles, elles se trémoussaient sur la piste leur verre à la main sous le regard lubrique des adolescents en pleine explosion hormonale.

Nao se sentait étrangement bien, comme tout à coup désinhibée. Elle se surprit à danser contre Hayate tandis qu'Anko se tortillait sans retenues autour de Gaï. Kakashi écrasa alors son verre en carton dans sa main et ne résista pas à traverser la piste pour simuler une envie d'aller aux toilettes simplement pour séparer innocemment Nao et Hayate sur son passage. Kurenai qui avait perçu le manège du Gris se pencha vers Rin, mais se garda bien de lui faire remarquer cette action.

- Je crois qu'Anko a amélioré notre jus de fruits, je me sens complètement bizarre. lui dit-elle en riant et constatant les joues rouges et yeux vitreux de sa copine.

Anko qui les avait entendues leur fit un clin d'œil et leur lança:

- Profitons-en !

Elle mit un slow avec un regard équivoque et entraîna Gaï qui tanguait plus que ce qu'il ne dansait à présent. Kurenai poussa Rin sur Kakashi qui retraversait la piste à cet instant même, et elle, elle osa aller chercher Asuma. Genma et Hayate se bousculèrent pour danser avec Nao. Mais cette dernière légèrement éméchée s'accrocha au cou du plus proche. Genma aux anges passa ses mains autour de sa taille. Kakashi, furibond, ne put malheureusement esquiver sa coéquipière qui s'était accrochée à lui avec empressement, mais il ne loupait rien de ce qu'il se passait à ses côtés. Il voyait les mains de son camarade s'aventurer un peu plus bas qu'elles ne le devraient. Et il sentait une jalousie terrible monter en lui. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait bon sang?