Nao x Kakashi

58. Rotonde

L'action s'était tellement passée vite que Nao n'avait pas eu le temps de réagir. Elle était encore trop éméchée à cause du tord-boyau de ses acolytes pour avoir pleinement possession de tous ses réflexes. Mais surtout elle avait, quasi instantanément, reconnu l'odeur de son ravisseur, alors elle s'était lovée contre lui sans demander son reste.

C'était lui.

Kakashi.

Alors peu importe où le Ninja au Masque pouvait l'emmener ça lui était égal, tant qu'elle était dans ses bras plus rien ne comptait.

Elle se laissa donc faire avec même une sorte de soulagement, car malgré le fait qu'elle ait pris un certain plaisir à danser aujourd'hui avec ses amies, elle n'en était pas moins ravie d'esquiver la situation. Ce n'était jamais une chose facile que de remplir ces missions, et particulièrement devant ses camarades... Alors échapper à cette conjoncture, en étant dérobée par l'être qu'elle aimait de tout son cœur, cela ne pouvait pas mieux tomber. Et s'il était là, à cet instant, c'est qu'il était aussi de nouveau en forme et cela aussi la rassurait plus que tout.

Nao s'était donc immédiatement abandonnée à ces bras puissants et s'était collée un peu plus fort contre la poitrine du Gris. Elle entendait le cœur de celui-ci battre à tout rompre, exactement comme le sien. Et c'était une mélodie délicieuse, telle une berceuse malgré ce tapage puissant, parce que c'était le cœur de celui qu'elle aimait. Et rien que ça c'était le paradis.

Pouvoir le sentir, le humer et entendre ses battements énergiques l'ancraient avec plaisir à nouveau dans la réalité, dans cette vie compliquée qu'elle avait du mal à surmonter parfois. Mais là, dans ses bras c'était comme si elle renaissait soudainement. Comme si elle pouvait tout affronter si il était à ses côtés. Comme si la vie valait la peine d'être vécue, et comme si tous les obstacles étaient insignifiants tant qu'elle lui tenait la main. Oui à chaque fois qu'elle le retrouvait, c'était comme si elle se sentait de nouveau complète, entière, pleinement vivante. Alors forcément c'était enfin un plaisir d'être ancrée ainsi dans la réalité.

Elle sentit rapidement le froid lui piquer les jambes et les bras, lui indiquant que Kakashi était dorénavant sorti de l'auberge. Des frissons s'étaient instantanément intensifiés le long de son corps. Mais ce n'était pas uniquement la fraîcheur de la nuit qui faisait réagir sa peau ainsi. Car au moment même où Kakashi l'avait soulevée, touchée, son corps avait immédiatement réagi. Elle avait ressenti cette connexion unique, ce lien indéfinissable l'envahir, comme une bulle de bonheur, une onde d'apaisement, un cocon de sécurité, quoique ce soit, quelque chose de magique que seul ce Ninja aux cheveux d'argent était capable de lui procurer. Elle en prenait seulement toute la mesure avec le courant d'air frais qui les enveloppait dès à présent.

Même si Kakashi l'avait emportée précipitamment, il l'avait tout de même fait avec une certaine délicatesse. Il la portait avec soin, comme si c'était la chose la plus précieuse au monde qu'il ait pu toucher. Mais Nao pouvait tout de même sentir sa colère à travers son attitude et ses muscles tendus. Elle n'osa rien dire pour ne pas le contrarier davantage tandis qu'il poursuivait sa course à un rythme effréné, comme si leurs vies en dépendaient. Elle avait peur qu'il soit en colère contre elle de l'avoir surprise à faire ce spectacle. Elle s'était juste permise de passer ses bras autour de lui afin de soulager sa prise et surtout en profiter pour se coller toujours au plus près de lui. Mais elle avait gardé le silence, parce que plus les minutes défilaient plus elle se sentait coupable et honteuse.

Le fait d'avoir sorti Nao de là, de l'avoir bel et bien dans ses bras tout contre lui à cet instant, et le fait d'avoir couru durant quelques minutes, avaient un peu fait redescendre la tension qui s'était emparée de lui. Il s'était d'abord concentré sur son objectif, éloigner sa douce de ce bordel. Mais plus il progressait et se calmait, plus il prenait conscience qu'il avait peut-être réagi un peu bêtement. Et surtout il se rendait agréablement compte qu'il avait les mains à même la peau nue de Nao. Son odeur était entêtante et il avait soudainement des flashs de ce corps se mouvant gracieusement lorsqu'elle était sur la barre. Elle l'avait estomaqué par tant de prouesses, et il avait été complètement subjugué par tant de volupté. Une autre tension bien différente de la première était donc en train de monter en lui. Car oui, nom d'un Shinobi, elle était renversante cette... femme... Oui une femme magnifique. Et elle était dans ses bras à présent...