Nao x Kakashi

36. Fièvre

Urushi avait foncé directement au bureau du Hokage. Il savait que l'actuel chef du village était auparavant le Sensei de son maître, il pouvait donc se reposer sur lui les yeux fermés pour lui venir en aide. De plus il connaissait le chemin par cœur pour être allé une paire de fois avec Sakumo dans ce bâtiment rouge.

Mais lorsqu'il était arrivé au pied de l'enceinte des Kages, il avait été reçu avec suspicion. Qu'est ce qu'un Ninken faisait ici ? A qui pouvait-il appartenir ? Au clan Inuzuka ? Les gardes ne l'avaient pas laissé entrer. Et Urushi ne s'était pas étalé, ni sur sa venue, ni sur son appartenance. Lorsqu'il eut vite compris que le maître des lieux n'était plus présent à cette heure aussi tardive, sans attendre son reste, le cabot avait filé pour suivre une autre piste du Sensei de son maître, ayant comme tout bon chien ninja enregistré la marque olfactive du Hokage lorsqu'il était venu rendre visite à Petit Croc. Son flair le mena là où son odeur était la plus imprégnée : sa maison. Le chien n'était pas censé savoir que le Namikaze était encore sur le pied de guerre dans les souterrains du village à préparer la retraite de la Kunoichi aux yeux bleus. Ainsi lorsqu'il se présenta sur le perron de la maison, ce n'est pas le Hokage qui l'accueillit mais un homme masqué qui lui ouvrit la porte.

- Je suis un Ninken de Kakashi Hatake. J'ai besoin de voir le Hokage.

Surpris, Takeo eut juste le temps de s'effacer pour laisser passer le chien pressé tandis que Nao qui jusque là était prostrée sur le sofa depuis de longues heures se redressa subitement.

- Tu sais où il est ? S'enquit-elle. Tout le monde le cherche sans relâche mais il est introuvable !

Le chien tournait en rond, humant l'air, dépité de constater que le Hokage n'était finalement pas ici non plus. Il allait partir lorsqu'il sentit l'odeur de son maitre sur la Kunoichi qui le questionnait. Il ressentit toute l'inquiétude qu'elle portait pour son alpha. Il le lut dans son regard empli à la fois de détresse mais brillant d'un éclat d'espoir. Pour répondre à sa question silencieuse, Takeo fit les présentations. Ils étaient les coéquipiers de Kakashi, et Nao était la kunoichi qu'il avait attaquée par mégarde. Il expliqua également au Ninken que le Hokage n'était pour l'instant pas disponible, et que toute une armada de shinobis était actuellement encore à la recherche de son maître.

- Comment va-t-il ? Je t'en pris si tu sais où il est, conduis nous jusqu'à lui ! Le pria la rouquine.

Urushi sentit qu'il pouvait faire confiance à la jeune fille. Elle dégageait une aura douce et aimante malgré l'angoisse qui semblait l'envahir. Et les gouttes qui tombaient de son pelage sur le tapis du salon de la Rouge lui rappelèrent bien vite qu'il n'avait plus le temps de faire des manières... Maintenant que la pluie fine s'était mise à tomber, son maître devait avoir encore plus froid.

- Bien, suivez-moi !

Nao se leva sans attendre, et suivit le chien dans la nuit maintenant bien noire, Takeo sur les talons.

La pluie fine avait effectivement commencé à tomber depuis un moment. Kakashi était encore un peu à l'abri sous les feuillages des arbres, mais l'humidité grandissante du sous bois avait rendu le froid encore plus saisissant. La fièvre l'avait gagné petit à petit. Il était épuisé de son voyage, et tout ces événements l'avaient affaiblis tant physiquement que moralement, rendant son corps irrémédiablement vulnérable. Sa température au-delà de la norme inquiétait ses compagnons, leurs chaleurs corporelles n'étaient plus suffisantes et le Gris commençait même à délirer dans son semi sommeil. Il avait d'autant plus froid que sa température grimpait et que celle de l'extérieur baissait, le faisant trembler de plus belle.

Lorsqu'Urushi, Takeo et Nao arrivèrent sur place, les deux humains eurent du mal à distinguer tout de suite leur environnement. Le ciel voilé ne laissait pas filtrer les rayons lunaires, et Nao n'osait pas utiliser son dojutsu de peur de faire plus de mal qu'autre chose à Kakashi si par malheur elle le replongeait involontairement dans ses tourments. Les chiens se levèrent et communiquèrent dans leur propre langage tandis que Nao cherchait du regard Kakashi dans l'obscurité. Entre les bêtes à poils et les tas de feuilles, elle distingua enfin l'armure subtilement luisante du Gris. Le métal se démarquait légèrement dans la pénombre. Elle se précipita auprès de lui, surprise de le sentir aussi brulant. Et également étonnée de ne pas trouver le bout de tissu habituel quand elle lui prit avec inquiétude le visage dans ses mains en coupe. Elle voulait s'assurer qu'il respirait bien et qu'il réagissait à leurs sollicitations.