Nao x Kakashi

44. Escort

Kushina avait pourtant bien assez menacé le Sannin afin qu'il ne traîne pas la jeune fille dans des coins mal famés tels que les bordels, les bains publics mixtes ou tout autre établissement digne de temples exclusivement dédiés à l'ode de la luxure comme il avait l'habitude d'en fréquenter... Peine perdue... C'était non seulement plus fort que lui, mais il fallait avouer que ces lieux certes peu fréquentables regorgeaient indubitablement d'informations faciles à glaner. Il n'avait pas pu se retenir bien longtemps et leurs investigations ramaient bien trop pour ne pas exploiter ce filon prolifique.

Il avait d'abord tout fait pour préserver la douce et innocente jeune fille, la laissant dans des lieux sûrs, le temps qu'il fasse ses petites affaires, mais c'était illusoire. Non seulement parce que parfois il n'avait pas le choix que de la loger au sein même de ces établissements puisqu'il n'y avait pas d'autres lieux disponibles dans certains petits villages et puis aussi parce que bon nombre de fois Nao avait dérogé aux règles. Ce voyage lui ayant donné des ailes, il était hors de question qu'elle poirote dans une chambre pendant que son Sensei prenait du bon temps et ce parfois à seulement quelques murs d'elle.

Non seulement elle se sentait inutile parce qu'il revenait rarement bredouille de ses excursions, mais surtout elle en avait eu plus qu'assez que d'être enfermée ou contrainte comme elle avait pu l'être à Konoha. Avoir embrassé ce semblant de liberté en suivant le Sannin lui avait fourni l'aplomb suffisant pour ne plus accepter d'être bridée ainsi. Elle avait donc forcément eu à faire à des scènes ou des situations particulières, même lorsque elle avait été censée être encore épargnée. Et elle aussi n'était pas toujours rentrée bredouille de ces escapades. Combien de fois les prostituées avaient entraîné la petite avec elles dans les loges, l'avaient maquillée pour s'amuser, ou encore l'avaient tout simplement nourrie sans se rendre compte que leurs conversations étaient parfois bien plus intéressantes qu'il n'y paraissait? Nao aussi avait à plusieurs reprises grugé deux trois éléments non anodins que même son propre Sensei n'aurait pu obtenir malgré son expérience.

Jiraya avait donc retrouvé bien trop souvent Nao au milieu de ces bonnes femmes et il était presque capable d'admettre que cela le rendait jaloux, en dehors du fait qu'il en culpabilisait toujours plus à s'en ronger les sangs de la laisser côtoyer ce monde là malgré lui. Même en coulisse ces femmes étaient parfois bien crues, mais Nao avait pu également découvrir des femmes fortes et authentiques, et surtout soucieuses de donner des conseils avisés à la jeune fille non pas pour la dévergonder, au contraire, mais pour qu'elle puisse utiliser ses atouts et se sortir des griffes d'un Charognard ou d'un Tordu comme elles appelaient leurs pires clients.

Nao avait alors demandé au Sannin de la former également sur ce pan là. Elle était consciente qu'une Kunoichi d'élite n'était pas un enfant de chœur. Il était nécessaire qu'elle en apprenne plus sur ce monde là. Lors de sa formation d'Anbu, même si cette part là avait été bâclée et seulement survolée, elle n'était pas ignorante quant aux fonctions que certaines d'entre elles étaient menées à endosser. Devenir des agents d'infiltration où elles pouvaient jouer le rôle de prostituées, d'escorts ou de cibles sexuelles potentielles, n'était pas à exclure. Nao était prête à aussi s'y coller si il s'agissait là d'un moyen comme un autre de contribuer à maintenir la paix que ses Senseis s'efforçaient de consolider.

Jiraya avait d'abord refusé catégoriquement. C'était une lourde tâche non pas sans conséquences que de faire cela. Surtout qu'il était bien trop lié affectivement parlant à cette gamine. Comment un père aurait pu apprendre à sa fille, parce que c'est un peu ainsi qu'il la considérait, à se jeter dans la gueule du loup? Un loup terrible comme pouvait l'être un homme dès qu'il était question de sexe. Pourquoi sacrifierait-il la vertu de Nao? Elle était une Ninja certes, mais bien trop jeune. Il y avait bien d'autres kunoichis plus compétentes, plus âgées ou plus aptes qui pouvaient se charger de ce genre de missions. Mais la petite blondinette - Nao avait enfin retrouvé sa couleur capillaire d'origine au cours de ces longs mois - était tenace. Et lorsque le Sannin l'avait retrouvée blessée lorsqu'il était revenu un matin dans leur auberge, il n'avait pu ignorer plus longtemps cette nécessité.