Nao x Kakashi

42. Périple

De longs mois s'étaient écoulés depuis le départ de Nao. Elle suivait le Sannin dans tous les pays du monde Shinobi et ce, contre toute attente, pour son plus grand bonheur. En effet, parmi les choses dont elle se réjouissait, malgré toutes les appréhensions qu'elle avait pu avoir, la première était qu'elle se surprenait à vraiment apprécier la compagnie de l'Ermite des Crapauds. Elle avait pourtant beaucoup redouté de l'accompagner. Kushina lui avait même presque fait peur à son sujet. Elle l'avait mise en garde à plusieurs reprises avant son départ. Elle l'entendait encore aujourd'hui lui prier de "se méfier de ce tordu". Kushina respectait beaucoup le Sensei de son homme, elle l'admirait même. Elle n'avait d'ailleurs pas manqué de souligner toutes ses qualités mais elle s'inquiétait malgré tout et l'avait surtout dépeint comme un être pervers et irresponsable. 

Pourtant Jiraya, bien que ses penchants soient avérés outre mesure pour la gente féminine, n'était finalement qu'un homme sensible et attachant que l'on pourrait considérer comme un grand amoureux de la vie tout simplement. Évidement, bon nombre de fois il avait prétexté mener des enquêtes afin de recueillir des informations pour son prochain livre, laissant Nao face à des situations parfois assez embarrassantes. Combien de fois des jeunes femmes outrées s'en étaient presque pris à elle pour les agissements douteux de son maître? Ou a contrario certaines l'avaient parfois choyée outre mesure, scandalisées qu'une si innocente jeune fille puisse avoir un maître aussi indécent. Cela faisait plus rire Nao qu'autre chose, et elle qui avait lu le premier tome du Paradis du Batifolage - contre l'avis de son Sensei qui avait peur des représailles de la Rouge - elle s'étonnait toujours qu'il puisse essuyer autant de succès avec ce bouquin alors que lui-même était loin d'appliquer les conseils pratiques qu'il y exposait.

N'empêche que sous sa carapace parfois loufoque et saugrenue, elle ne pouvait nier que Jiraya était étonnement sage, empli de bienveillance et de conseils souvent profonds. Nao ne pouvait pas non plus s'empêcher d'être attachée à cet homme qui pouvait être aussi bête qu'un enfant tout en étant étrangement mature et intelligent tel un génie. Car elle voyait en ce Ninja l'image d'un père. Du moins, il incarnait parfaitement celle qu'elle s'en faisait, n'ayant malheureusement pas pu connaître le sien.

Et Jiraya lui rendait plutôt bien cet aspect là, car lui même la considérait un peu comme son propre enfant. Il était très protecteur, pédagogue et soucieux de la rendre plus forte et autonome, tout en lui inculquant les valeurs qui lui paraissaient fondamentales. C'est d'ailleurs bien souvent ainsi qu'ils se présentaient dans les différents villages où ils faisaient escale: comme un père et sa fille qui voyageaient.

Le duo parcourait ainsi le monde Shinobi, faisant des détours sans cesse afin de brouiller les pistes, pour avant tout récolter un maximum d'informations - tant pour la littérature douteuse du Sensei, que de véritables données au profit de Konoha - sans oublier de mettre à profit leurs longues journées au service de l'entraînement de la jeune fille.

L'un des entraînements fétiches de son maître en ce moment était d'ailleurs quelque peu inquiétant... Le Ninja à la longue chevelure blanche imposait à Nao de porter un bandeau sur les yeux durant des jours d'affilé, tant durant les exercices que dans leur quotidien. Nao avait conscience que c'était pour parer à la pire des éventualités mais ça n'en restait pas moins angoissant. Mais force était de constater que cela portait ses fruits. Nao avait parfaitement aiguisé ses autres sens. Cela n'avait pas été facile, et le Sannin n'avait pas été tendre, la laissant se prendre des murs ou des grosses gamelles lorsqu'elle n'avait pas appréhendé son environnement au maximum de ses capacités. Et pire encore il s'était montré presque impitoyable lors de leurs combats à l'aveuglette. Mais Nao était confiante, elle gagnait petit à petit du terrain même si Jiraya la battait à chaque fois à plate couture. Elle progressait lentement mais sûrement.