Nao x Kakashi

31. Démasquée

Ce matin d'automne, les arbres qui entouraient Konoha avaient doucement commencé à revêtir leurs couleurs pourpres marbrées d'or et de brun. Les températures à l'aube étaient bien fraiches et humides, mais il était certain que par ces temps sans nuages, il ferait encore de douces chaleurs dans le milieu de la journée. Lorsque l'escouade provenant du Pays de la Mer, où les températures étaient bien plus clémentes même à ces heures matinales, foula la route principale menant au village, ils s'émerveillèrent de la beauté de leur pays mais remontèrent bien vite leur col avec une certaine nostalgie de leur séjour.

Au pied des portes du village, Kakashi demanda à Hiruzen s'il pouvait prendre congé, ne supportant plus d'être aux cotés de Takeo plus longtemps. L'ancien Hokage accepta mais demanda au Gris de le rejoindre plus tard auprès de Anko. Il souhaitait lui enseigner diverses techniques de Fuinjustsu, et faire de lui un potentiel bouclier de protection de plus pour la petite si elle n'arrivait pas à endiguer les forces obscures de son sceau lorsqu'elles se manifesteraient. Après avoir acquiescé et salué chacun des membres de l'équipe, même ce foutu moralisateur de Takeo, Kakashi bifurqua vers la forêt. Il invoqua dès qu'il eut parcouru quelques mètres une horde de canidés, les narguant de ne pouvoir le rattraper une fois qu'il eut également fait apparaître 2 clones de lui-même, chacune de ses répliques lui compris, partant dans différentes directions.

Hiruzen sourit face à l'attitude finalement encore enfantine du petit Hatake. Il s'agissait là certes d'un jeu pour parfaire ses techniques de traques et de pistages. Kakashi était toujours pragmatique et bien trop intelligent pour se laisser aller à de simples jeux sans y avoir un intérêt plus grand tapi derrière. Mais malgré tout le sérieux et la froideur qu'il leur avait servis sur un plateau pendant cette mission, le voir ainsi courir et rire avec ses chiens lui mit un peu de baume au cœur. Tout n'était peut être pas perdu pour ce gamin.

Hiruzen renvoya les différents membres de l'escouade, non sans presser Takeo de retrouver au plus vite leur protégée pour s'assurer que tout aille pour le mieux pour elle et aussi la rassurer sur l'issue de leur voyage. Même si celui s'avérait être un flop cuisant, tout le monde était rentré vivant, et face à l'adversaire qu'ils avaient en ligne de mire c'était tout bonnement la meilleure chose qui soit. Voilà la maigre consolation qu'en tirait le vieux Sarutobi.

Nao était tombée du lit une fois de plus ce matin là. Elle fuyait sa dure réalité chaque soir en sombrant dans un sommeil perturbé avant même que le soleil ne se couche, alors dès les premières lueurs de l'aube, elle était inévitablement réveillée... Et comme la plupart de ces matins où elle n'était pas en fonction, elle effectuait l'une de ses routines à la fois barbantes et millimétrées à la seconde prêt : un saut sur les têtes de pierre pour y puiser un brin d'énergie, suivi d'un enchaînement d'obstacles et de cibles à atteindre dans l'un des terrains d'entrainement les moins fréquentés afin d'affûter ses sens et ses réflexes, puis un long run autour de Konoha pour entretenir son cardio. Tuer le temps à se performer. S'infliger un labeur physique pour ne plus penser.

Une fois son énième parcours achevé, lorsque son dernier kunaï se planta dans une cible mouvante suspendue à un fil, lui-même accroché à l'un des plus grands arbres qui jouxtait la piste, Nao n'eut pas le temps de reprendre son souffle.

Deux gamins l'applaudissaient à grande effusion, perchés sur l'une des branches du fameux grand arbre.

Merde. Quelle piètre Anbu faisait-elle ? Elle n'avait même pas perçu leurs présences, pourtant au vu de leurs positions bien confortables, en train de grignoter dans un sachet aux couleurs criardes qui semblait presque vide, il était presque évident que les deux mioches étaient là depuis un petit moment.

Elle s'apprêtait à passer son chemin sans leur prêter plus d'attention. Bien loin d'être réjouie de se faire mousser par des gosses. Mais elle suspendit son enjambée quand l'un d'eux l'interpella.