Prémices

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Pauline regardait les étoiles. Elle aimait sortir à la nuit tombée et arpenter la campagne. Parfois seule, parfois accompagnée de son feignant de bouledogue qui préférait, la plupart du temps, le confort de son panier à la fraîcheur d'une promenade nocturne. Le bruit de la rivière, le vol des chauves-souris, telle était l'ambiance qui plaisait à la jeune femme. Elle grimpait les collines de son pas allègre, ne rencontrant jamais que Guillaume, un vieil original qui passait ses journées à peindre ce qu'il voyait après le crépuscule.

Un soir, aux alentours de minuit, le ciel s'illumina d'une lueur violacée. Les habitants de Maroeuil, village du nord de la France, furent réveillés par un bruit assourdissant. Certains sortirent de leurs maisons et virent un objet ovoïde, lisse et lumineux, fendre l'air à une vitesse vertigineuse. L'objet se dirigeait vers le sol, laissant derrière lui une traînée de flammes.

Certains pensèrent à une étoile filante, d'autres à une météorite, d'autres encore à un missile ou à un avion en perdition.

L'objet s'écrasa dans un champ, creusant un cratère de plusieurs mètres de diamètre. Une onde de choc se propagea dans les environs, brisant les vitres et faisant trembler les murs. Une fumée épaisse s'éleva du lieu de l'impact, masquant la vue.

Pauline, qui avait observé toute la scène d'une hauteur, rejoignit l'attroupement qui commençait à être dense. Les plus courageux s'approchèrent du cratère, munis de lampes torches et de téléphones portables. Ils pensaient trouver des débris métalliques, des morceaux de roche ou des restes humains. Mais ils ne virent rien de tout cela.

Ils trouvèrent l'objet intact, posé au fond du cratère. Il n'avait pas la moindre égratignure, pas la moindre trace de chaleur. Il brillait toujours d'une lumière violacée, mais plus faible qu'avant. Il semblait attendre quelque chose....

...Ou quelqu'un.

Le lendemain, la ville fut confinée. L'armée établit un périmètre de sécurité et brouilla toutes les communications. Les habitants furent invités à rester chez eux, au grand dam de Pauline.

Dans son trou, l'objet attendait toujours.