Pierrick et son blond compagnon avançaient dans la forêt depuis un moment. Le sentier montait de plus en plus en s'enfonçant dans la forêt.

— C'est encore loin ? demanda l'homme.

Malgré son allure sportive, il avançait en soufflant comme un bœuf.

— On approche.

Ils débouchèrent sur la hauteur qui surplombait le ruisseau.

— C'est là, en bas.

— Je le vois bien. Et c'est... fantastique.

L'arbre avait encore grandi et occupait maintenant pratiquement tout l'espace de la petite clairière. L'homme commença à descendre, Pierrick sur les talons.

— Vous êtes, qui, au fait ? demanda le moine.

— Je suis en quelque sorte un confrère...

— Vous êtes un serviteur de dieu ?!

— En quelque sorte...


                                                                                          *


Valentini avait conduit son véhicule à une vitesse vertigineuse. Sandra ne pensait pas qu'on pouvait pousser une Dacia aussi loin. Les arbres et les barrières de sécurité défilèrent jusque dans les Flandres. Sans s'occuper du revêtement, il quitta la route pour emprunter le chemin de randonnée qu'ils avaient parcouru à pied en compagnie de Pierrick. L'agent ne s'arrêta qu'au moment où les arbres lui bloquèrent la route. Avant de descendre de voiture, il ouvrit la boîte à gants qui se trouvait devant Sandra et en sortit un pistolet automatique.

— Je pensais que vous n'aimiez pas les armes, morigéna l'astronome.

Elle ne les aimait guère non-plus.

— C'est le cas, mais je ne sais pas qui est ce type.

Ils descendirent de voiture et s'enfoncèrent dans la forêt.


*


L'homme avait fait plusieurs fois le tour du site. Il s'approchait de plus en plus de l'arbre à chaque fois. Il avait posé toutes les questions possibles et imaginables au moine, qui n'avait généralement, pour toute réponse, qu'un haussement d'épaules. Ce dernier ne possédait, en effet, que peu de renseignements. L'homme était enfin près de la sphère. Il s'apprêtait à poser la main dessus, un sourire d'extase aux lèvres.

— Ecartez-vous de ce truc et couchez-vous sur le sol ! Les mains bien en évidence !

Valentini le tenait en joue du haut du vallon. Le blond ne bougeait pas d'un cil.

— Reculez ou je vous assure que je fais feu. A cette distance, je peux vous exploser le genou sans problème.

L'homme recula de quelques pas, les mains levées. Il s'accroupit puis se coucha face contre terre. Valentini descendit rapidement et lui attacha les mains au moyen d'un colson. Il l'aida à se relever.

— Qui êtes-vous ?

— Mon cher frère, vous faites une erreur. Je suis venu pour vous. J'entends, pour le monde entier.

— D'une, je ne suis pas votre frère. De deux, ce n'est pas ce que je vous ai demandé. Qui êtes-vous ? Un moine défroqué ?

Pierrick fit la grimace. Il n'appréciait pas d'être associé à ce type de personne. L'homme prit un air béat qui agaça l'agent.

— Je suis le frère Constant, de l'Église du Grand en Haut. Nous attendions leur venue depuis des années.

— Manquait plus que ça, railla Valentini. Une putain de secte...

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